Le chef de l’État, Bassirou Diomaye Faye, a présidé, hier, à Diamniadio, la cérémonie d’ouverture des états généraux des transports publics. Outre les défis qui plombent ce secteur, il a appelé à une introspection et à plus de responsabilité.
« Nous ne devons plus faire les choses comme avant si nous voulons bâtir un avenir durable pour le système du transport public », a déclaré le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, dans son allocution lors de l’ouverture des états généraux des transports publics hier au Centre international de conférences Abdou Diouf de Diamniadio (Cicad). Ces mots visent à apporter des réponses idoines aux maux qui secouent ce secteur. Tel est d’ailleurs l’objectif de ces assises. Selon lui, celles-ci, par leur caractère exceptionnel et inclusif, offrent une opportunité unique d’établir un état des lieux rigoureux et de réfléchir aux solutions durables pour remédier aux problèmes endémiques du secteur. Il demeure alors convaincu qu’un tel projet ne peut se réaliser sans un dialogue inclusif, direct et prospectif des différents acteurs de l’écosystème des transports.
Le chef de l’État a tenu à rappeler l’importance que revêt ce secteur. « Le transport public constitue le poumon du développement et le fil conducteur de l’intégration. Il est le socle sur lequel repose l’activité économique en assurant la mobilité indispensable à la croissance et à l’intégration des marchés », argue-t-il. Dès lors, Bassirou Diomaye Faye a réaffirmé son ambition de réinventer et de moderniser en profondeur ce secteur afin de mieux répondre aux besoins croissants des usagers.
S’agissant de la compétitivité, il a appelé les acteurs à définir les contours d’un système de transport inclusif et durable, capable de prendre en charge les nouvelles formes de mobilité, qu’elles soient électriques ou numériques, tout en reposant sur une réhabilitation stratégique du chemin de fer comme solution alternative aux routes.
Dans cet esprit, le Président juge impératif d’accélérer la mise en œuvre de projets transfrontaliers ambitieux, particulièrement dans le domaine du transport routier et ferroviaire qui reste encore un défi majeur pour nombre de nos pays.
Au demeurant, le chef de l’État n’a pas manqué d’évoquer les défis majeurs du secteur des transports, notamment le déficit d’infrastructures physiques et numériques qui demeure, selon lui, élevé malgré les progrès réalisés. À cela s’ajoute la mobilité avec les embouteillages chroniques, surtout à Dakar, qui occasionnent, selon lui, des pertes de temps considérables nonobstant les efforts déployés dans la construction de routes et des autoponts et la réalisation de projets de transport de masse.
Accidents de la route : appel à l’introspection
« Au Sénégal, la mobilité des personnes en toute sécurité et en toute sûreté demeure un défi permanent. Malgré la qualité de nos infrastructures routières, les accidents continuent de faire de nombreuses victimes, », déplore le président de la République. L’observation des faits, dit-il, lui permet d’affirmer avec force que les accidents de la route « ne sont pas une fatalité si nous acceptons tous de faire notre introspection ». « Ce qui se produit sur nos routes n’est pas une conséquence inéluctable. Ces drames sont souvent le résultat de comportements humains et de manquements à des règles de sécurité élémentaires », martèle le chef de l’État. En guise de solution, Bassirou Diomaye Faye juge impératif d’engager tout le monde à l’introspection sincère et à une prise de conscience de la responsabilité de chacun, en particulier les acteurs socioprofessionnels de transport public routier.
Mohamed DIÈNE (Correspondant)