Le Comité de pilotage du projet Best (Battery Energy Storage Technology) s’est réuni c lundi 17 novembre 2025, à Dakar. Cette initiative régionale de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) vise à renforcer l’accès à l’électricité et la stabilité énergétique dans la sous-région.
Lancé il y a quatre ans, avec un budget total de plus de 262 milliards de FCfa, le projet pour l’accès à l’électricité en Afrique de l’Ouest cible 2263 localités à travers la région. Il inclut une capacité de stockage par batteries de 205 mégawattheures afin de permettre un accès universel à l’électricité.
À moins de deux ans de la fin du projet, le président du Comité de pilotage, William Baidoe-Ansah, a souligné les défis persistants du secteur énergétique ouest-africain, même si beaucoup de progrès ont été enregistrés grâce à la mise en œuvre du projet Best. « En 2022, on estimait qu’un million de citoyens n’avaient toujours pas un accès suffisant à l’électricité », a-t-il rappelé, avant de vanter les progrès du projet Best, notamment en Mauritanie pour l’accès à l’électricité et en Côte d’Ivoire pour le stockage des batteries. Cependant, M. Baidoe-Ansah a pointé du doigt plusieurs entraves. Sur cette liste figurent la finalisation des plans de réinstallation au Sénégal ; les problèmes de sécurité au Mali et au Niger, impactant les chantiers ; la fermeture de la frontière Bénin-Niger, augmentant les coûts logistiques via le corridor Lomé—Burkina Faso—Niamey ; l’urgence de boucler les travaux avant la fin du financement en décembre 2026.
Le président du Comité de pilotage est, en outre, revenu sur l’importance d’une gouvernance solide avec des réunions périodiques pour anticiper les risques et optimiser les ressources. Il a rappelé les décisions prises lors de la précédente réunion, tenue les 28 et 29 août 2025 à Abuja, au Nigeria, et annoncé l’examen du plan annuel et du budget pour 2026.
Les objectifs du projet Best, tels que rappelés lors de la réunion, visent principalement à étendre le réseau électrique dans les pays bénéficiaires. Pour le Sénégal, financé à hauteur de 72 milliards de FCfa par la Banque mondiale sur cinq ans, il s’agit d’électrifier environ 1000 localités dans un rayon de 100 km autour des postes de l’Organisation pour la Mise en valeur du fleuve Gambie (Omvg), prioritairement en Casamance.
À terme, le projet devra permettre la réalisation de 2203 km de lignes moyenne tension (Mt), 2267 km de lignes basse tension (Bt), 23 104 foyers d’éclairage public Led et 97 000 nouveaux branchements dans les régions de Kaolack, Tambacounda, Sédhiou, Ziguinchor et Kolda.
Pour sa part, Pape Toby Gaye, directeur général de la Senelec, a réaffirmé l’engagement du Sénégal pour un développement socioéconomique durable, aligné sur le Traité révisé de la Cedeao de 1993. En outre, il a mis l’accent sur la dimension régionale du projet, essentielle pour une « souveraineté énergétique » partagée. « Aucun pays ne peut reléguer l’accès universel à l’électricité », a-t-il déclaré, plaidant pour une collaboration accrue en termes de savoir-faire, d’interconnexions et de ressources.
Assane FALL

