Le Cadre de concertation et de coopération des ruraux (Cncr) et ses partenaires ont lancé, depuis hier, lundi, dans la commune de Thionck-Éssyl (Bignona), la troisième édition du camp agro-écologique au profit de plus de 200 jeunes venus de toutes les régions du pays. Ce rassemblement, qui se tient du 16 au 19 décembre, permettra à la jeune génération de mieux appréhender toutes les questions liées aux changements climatiques et à la préservation de l’environnement, afin d’offrir une alimentation saine aux populations dans le futur.
BIGNONA – Par le passé, le Sénégal pratiquait une agriculture biologique respectant les normes de protection des massifs forestiers. Au fil du temps, certains agriculteurs, animés par la volonté de produire plus tout en réduisant les coûts, se sont tournés vers l’utilisation de pesticides et d’engrais chimiques. Cette forme d’agriculture peut nuire à l’environnement et menacer la santé humaine. Face à cette situation, des acteurs ont profité de la troisième édition du camp agro-écologique paysan sur le climat et la gestion communautaire des ressources naturelles pour appeler à un retour urgent à une agriculture traditionnelle, où tout est obtenu directement de la terre, y compris le compost.
Secrétaire général du Cadre de concertation et de coopération des ruraux (Cncr), Amadou Makhtar Mbodj invite les producteurs à mettre un terme à toute forme d’agriculture qui ne respecte pas les normes environnementales. « On ne peut pas continuer à pratiquer l’agriculture avec des pesticides. Pourtant, nos aînés, soucieux de leur environnement, ont toujours opté pour une alimentation saine. Nous pensons qu’on peut revenir à cette ancienne méthode. C’est pour cela que nous organisons ces camps d’agro-écologie à l’intention des jeunes, pour les former et les sensibiliser, afin qu’ils s’approprient ces concepts et nous aident à atteindre les objectifs que nous nous sommes fixés », explique-t-il.
Le secrétaire général du Cncr, qui soutient que cette troisième édition est organisée en prélude à la conférence internationale qui se tiendra à Dakar, recommande aux agriculteurs de promouvoir l’agriculture écologique et biologique.
De son côté, la deuxième adjointe au maire de la commune de Thionck-Éssyl, Oulimata Djiba, se félicite du choix de leur collectivité territoriale pour abriter ce camp axé sur l’agro-écologie, qui réunit plus de 200 jeunes. Dans un contexte de dégradation continue des massifs forestiers et surtout de changements climatiques, Mme Djiba appelle à une prise de conscience collective du danger permanent qui menace leur environnement immédiat. « À Thionck-Éssyl, notre environnement est fortement menacé par les pratiques agricoles. J’ai l’impression que les populations ne sont pas encore pleinement conscientes. Ce qui les intéresse, c’est surtout l’aspect financier, alors que nous avons l’obligation de préserver notre environnement commun », suggère-t-elle.
Poursuivant, la première adjointe au maire de la commune de Thionck-Éssyl estime qu’il est essentiel de poursuivre les actions de plaidoyer auprès des jeunes, afin qu’ils cessent d’agresser davantage les ressources forestières. « L’environnement est notre premier outil de vie. Nous encourageons le Cncr à continuer ses actions de sensibilisation pour un retour à une agriculture sans engrais chimiques », insiste Oulimata Djiba, rappelant que l’association « Thionck-Éssyl ma vision » lutte quotidiennement au niveau local pour protéger leur environnement.
Pour sa part, le chargé de communication du Collège des jeunes du Cncr, Mamadou Sow, affirme que ses camarades et lui seront mieux préparés à aborder les questions liées aux changements et à la résilience climatiques à l’issue de ce camp.
Gaustin DIATTA (Correspondant)