Le 24 mars 2024, le Sénégal a élu un président de la République à la doctrine souverainiste. Et lors de son premier discours, Bassirou Diomaye Faye a redéfini un nouvel axe de coopération basé sur du gagnant-gagnant entre le Sénégal et ses partenaires économiques.
Hier, à l’occasion du Forum d’affaires franco-sénégalais, organisé par le Conseil national du patronat (Cnp), le Mouvement des entreprises de France (Medef) international et l’Ambassade de France au Sénégal, les deux pays se sont entendus pour une nouvelle forme de partenariat. « Les choses ont changé, évolué, et je pense que ce n’est que dans le respect réciproque, le partenariat gagnant-gagnant que peuvent se construire dorénavant les relations du secteur économique sénégalais avec l’ensemble de ses partenaires dans le monde », a d’emblée déclaré Mamadou Racine Sy, vice-président du Cnp.
Selon Christine Fages, ambassadrice de France au Sénégal, plus de 300 entreprises à capitaux français et sénégalais représentent plus de 30 000 emplois formels occupés, en grande partie, par des Sénégalais. De plus, a renchéri Mamadou Racine Sy, la France est le premier investisseur au Sénégal avec 16 % des stocks d’Investissement direct étranger (Ide) en 2023, même si, a-t-il précisé, son poids relatif a progressivement décliné depuis 2015 où il était à 66 %. M. Sy a aussi souligné que le Sénégal est la quatrième destination des investissements français dans la zone Cedeao et la deuxième dans l’espace Uemoa. Pour les exportations du Sénégal, la France est le 14e pays client, tandis que s’agissant de ses importations, la France est le quatrième pays fournisseur.
« Qu’il s’agisse des grands groupes ou des Pme innovantes, l’entreprise française implantée au Sénégal est un acteur majeur de développement », a indiqué Mme Fages. Dans tous les cas, les entreprises françaises ont compris, d’après Philippe Labonne, président du Comité Afrique de Medef international, que les leaders africains entendent désormais localiser en Afrique les chaînes de valeur concernant leurs matières premières. Il a relevé que les entreprises françaises sont déjà les plus engagées au Sénégal avec le premier stock d’investissement direct étranger à hauteur 1,3 milliard d’euros. « Nous pensons que les entreprises françaises ont la connaissance, l’expertise, mais aussi l’état d’esprit pour vous permettre d’atteindre vos ambitions et vos rêves », a assuré M. Labonne.
Pour sa part, Bacary Séga Bathily, directeur général de l’Agence sénégalaise de promotion des investissements et grands travaux (Apix), a sollicité de la France et des entreprises françaises « de ne plus considérer le Sénégal comme un pays d’exportation, mais un pays d’investissement où on peut trouver un secteur privé qualifié ». Pour cela, il a appelé la France et les entreprises françaises à voir le Sénégal comme un partenaire stratégique. « Nous comptons sur vos investissements pour renforcer ce partenariat et cette collaboration. La diplomatie économique doit constituer un levier de transformation structurelle de notre économie », a ajouté M. Bathily.
Babacar Guèye DIOP