L’emprunt obligataire lancé par l’État du Sénégal en mars 2025, qui lui avait permis de mobiliser 405 milliards de FCfa par appel public à l’épargne, a réussi hier sa première cotation à la Bourse régionale des valeurs mobilières (Brvm). Cette opération constitue un record historique sur le marché secondaire de l’Uemoa.
Le jeudi 17 juillet, l’État du Sénégal a procédé à la première cotation simultanée de quatre emprunts obligataires à la Brvm. Avec cette levée de 405 milliards de FCfa, le Sénégal établit un nouveau record, dépassant ainsi les 350 milliards de FCfa mobilisés par la Côte d’Ivoire en 2023.
Le directeur général de la Brvm, Edoh Kossi Amenounve, s’est félicité de cette opération « historique », saluant la « vision » et le « leadership transformationnel » des autorités sénégalaises. Il a souligné que cette opération représente « l’aboutissement d’un effort collectif et surtout, le symbole d’une Afrique dont les marchés de capitaux s’approfondissent d’année en année pour offrir aux États et aux entreprises privées les ressources nécessaires pour financer le développement de notre continent ».
Des conditions attractives pour les investisseurs
Selon M. Amenounve, l’évolution des montants levés par les États de l’Uemoa révèle une progression de 1 250 % en un peu plus de 25 ans, témoignant du dynamisme croissant du marché financier régional.
Pour rappel, l’État du Sénégal avait mobilisé 405 milliards de FCfa le 27 mars 2025 lors d’un premier appel public à l’épargne, suivi d’un second, le 8 juillet, portant sur 364 milliards de FCfa. L’emprunt de 405 milliards de FCfa est réparti en quatre tranches de 3, 5, 7 et 10 ans, avec des taux d’intérêt respectifs de : 6,4 % pour 3 ans, 6,6 % pour 5 ans, 6,75 % pour 7 ans, 6,95 % pour 10 ans.
La cotation sur le marché secondaire de la Brvm permettra désormais aux particuliers et investisseurs institutionnels d’acheter et de vendre ces obligations du Sénégal, rendant ainsi l’investissement plus liquide et accessible.
Edoh Kossi Amenounve a encouragé les États à mobiliser davantage de ressources à travers des mécanismes structurés et innovants, notamment : la cession partielle ou totale des parts détenues dans les entreprises publiques évoluant désormais dans le secteur marchand, la titrisation d’actifs immobiliers, industriels ou d’infrastructures. Ces solutions pourraient contribuer à soulager les États du poids du service de la dette, surtout dans un contexte où l’accroissement des recettes fiscales à hauteur des besoins reste incertain à court terme. Le directeur général de la Brvm a également évoqué l’intérêt pour les États de recourir à l’émission d’obligations zéro coupon et in fine. « Cela comporte plusieurs avantages, dont la facilitation de la gestion de la dette grâce à une échéance unique et, du côté des investisseurs, l’augmentation de la rentabilité des titres, car l’hypothèse de réinvestissement des coupons est forte en l’absence d’opportunités de placement », a-t-il expliqué.
Seydou KA