Du streaming à la cigarette, en passant par les paris en ligne et les véhicules d’occasion, le gouvernement mise sur une diversification de ses sources fiscales. L’objectif est de combler le déficit sans alourdir la dette, en mobilisant les recettes là où elles échappent jusque-là au contrôle de l’État.
Dans le cadre du plan de redressement, le gouvernement ambitionne de fiscaliser la publicité en ligne, les vidéos à la demande sur des plateformes comme Netflix, ainsi que les services numériques tels que le e-commerce et les revenus des influenceurs. Ces mesures devraient rapporter un montant projeté de 16 milliards de Fcfa. En outre, la taxation des mobiles money, déjà existante mais encore marginale, sera révisée. Les projections tablent sur 130 milliards de FCfa sur trois ans (jusqu’en 2025), sans impact perceptible sur le coût des transferts. Le plan prévoit également de moderniser la fiscalité des jeux de hasard, avec un accent mis sur les paris et casinos en ligne, qui représentent à eux seuls 80 % du secteur.
Au-delà de la taxation des sociétés de jeux, l’État envisage de taxer les gains des parieurs et même les mises. Cette mesure, qui pourrait générer 90 milliards de FCfa, a une double vocation : mobiliser des recettes et protéger les petits parieurs contre l’addiction. Dans la même logique, le taux de la taxe sur le tabac sera relevé de 70 % à 100 %, soit le plafond légal. Cette mesure de santé publique pourrait rapporter 100 milliards de FCfa, tout en luttant contre les méfaits du tabagisme. Le gouvernement a aussi pris en compte les demandes de la diaspora, en relevant l’âge limite d’importation des véhicules de tourisme.
Les véhicules utilitaires de 8 à 10 ans, ainsi que les véhicules de plus de 35 ans, pourront désormais être importés jusqu’à l’âge de 15 ans. De nouvelles taxes sur les véhicules de transport de marchandises sont également prévues. Ces trois mesures combinées sont censées rapporter plus de 100 milliards de FCfa. Enfin, un vaste programme de marquage fiscal sera mis en place pour lutter contre la fraude sur les quantités, et garantir la qualité des produits de consommation, avec un impact positif attendu de 87 milliards de Fcfa.
Pathé NIANG