Le ministre de l’Économie, du Plan et de la Coopération, Abdourahmane Sarr, a présenté, ce jeudi 6 novembre, devant l’Assemblée nationale le Rapport économique et financier (Ref) annexé au projet de Loi de finances initiale (Lfi) 2026. Ce document d’orientation stratégique met en lumière les défis économiques des dix dernières années et trace la voie d’une croissance plus résiliente et soutenable, portée par le secteur privé.
Le ministre a rappelé que le projet de Lfi 2026 s’inscrit dans un contexte mondial de ralentissement économique, la croissance mondiale étant attendue à 3,2 % en 2025 et 3,1 % en 2026 selon le Fmi. Face à cette conjoncture, le Sénégal a choisi une stratégie axée sur la stabilité macroéconomique, la consolidation budgétaire et la transformation structurelle de son économie.
Sur la période 2014-2024, le pays a enregistré une croissance moyenne de 5,5 %, mais celle-ci s’est accompagnée d’une accumulation de la dette publique atteignant 119 % du PIB en 2024 et d’une désindustrialisation progressive. M. Sarr a plaidé pour une « rupture dans les modalités d’intervention de l’État », afin de recentrer l’action publique et redonner de l’espace au secteur privé et aux collectivités locales.
La Stratégie nationale de développement du secteur privé et de promotion de l’investissement (Sndspi) constituera le levier de cette transformation, articulée autour de trois axes : la compétitivité des pôles territoriaux, la facilitation des affaires et l’appui à l’entreprise.
Le ministre a également annoncé une croissance estimée à 7,8 % en 2025, tirée par la montée en puissance du pétrole et du gaz, avant un ralentissement à 5 % en 2026. Cette évolution s’accompagne d’un effort significatif d’assainissement des finances publiques, avec une réduction du déficit budgétaire de 13,4 % du PIB en 2024 à 7,8 % en 2025, puis à 5,4 % en 2026.
Le financement du déficit reposera prioritairement sur le marché régional et les titres publics en monnaie locale, afin de réduire la dépendance vis-à-vis des emprunts extérieurs.
Enfin, M. Sarr a souligné les perspectives positives liées à l’organisation des Jeux Olympiques de la Jeunesse de 2026, qui devraient dynamiser plusieurs secteurs, notamment le tourisme, la restauration et les transports.
Le gouvernement ambitionne ainsi d’« inscrire le Sénégal sur une trajectoire de souveraineté, de justice et de prospérité à l’horizon 2050 », à travers un cadre macroéconomique crédible et durable, soutenu par le partenariat avec le Fonds monétaire international (Fmi).
Salla GUEYE

