Lancé vendredi, Le « louma » du marché d’intérêt national de Diamniadio est un cadre qui favorise l’écoulement des produits horticoles et agricoles à des prix raisonnables et régulés.
Sous de vibrantes notes musicales, des jeunes, muscles saillants déchargent des camions d’ognon, devant un hangar. À l’autre bout près du bâtiment administratif, d’autres gros porteurs remplissent les magasins de stockage de sacs de pomme de terres, de sachets de carotte et d’autres légumes. En tee-shirts blanc, casquette de même couleur bien vissée sur la tête, Ndèye Amy Ndiaye vit l’ambiance de près. Teint noir rayonnant, le sourire charmeur, la voix mielleuse, elle a sous les yeux des sacs de pomme de terre, d’oignon et des boites de condiment. « Je vends le sac de pomme de terre à 7.000 », dit-elle avec un large sourire. « C’est de qualité, sans produits toxiques. Actuellement cette variété coûte 7.000 FCfa sur le marché », insiste-t-elle, promettant d’autres produits à l’approche de la fête. À quelques mètres, Abdoulaye Fall expose une trentaine de sacs d’oignon. Il en brandit un morceau, signe d’une fierté d’une campagne à son goût. Il a quitté Potou pour installer ses quartiers au marché d’intérêt national et espère écouler rapidement ses produits et même nouer des partenariats pour l’avenir. « C’est de l’oignon fraîchement sorti du champ.
Contrairement à d’autres qui sont dans les marchés traditionnels, je vends le sac d’oignon à 6.000 FCfa. C’est moins cher et de meilleure qualité », dit-il. Des propos corroborés par un potentiel client. « Franchement, c’est de qualité et ce n’est pas cher. C’est mon lieu d’approvisionnement privilégié à l’approche des fêtes », affirme Moussa Faye, agent d’une entreprise de construction à Diamniadio. Pour le directeur général de la société d’exploitation du marché d’intérêt national et de la gare des gros porteurs (Semig), Mamadou Coulibaly, le Louma du marché d’intérêt national va permettre une maîtrise de la chaîne de valeur agricole de la production à la distribution, de structurer, de dynamiser et de fluidifier la distribution agroalimentaire. Le louma répond à des défis tels que la réduction des pertes post-récoltes contribuant ainsi à la régulation des prix sur le marché national », déclare M. Coulibaly.
Pour le président de la Chambre de Commerce, d’Industrie et d’Agriculture de Dakar (Cciad), Abdoulaye Sow, le marché hebdomadaire va participer au renforcement de la sécurité alimentaire, tout en réduisant les pertes post-récoltes. Un cadre idéal de commercialisation Le secrétaire d’État aux Petites et moyennes entreprises, Ibrahima Thiam considère que le Louma est le cadre idéal pour promouvoir les produits locaux. « C’est un levier puissant de service public territorialisé. C’est un outil de régulation des prix et un moyen important pour les producteurs, de création de valeur. Il incarne ce que nous voulons pour le commerce de demain, modèle, sécurisé et souverain », estime le secrétaire d’État. La cérémonie de lancement a été présidée par le ministre de l’Agriculture et de l’Élevage, Mabouba Diagne.
À ses yeux, la commercialisation des récoltes reste une étape importante et cruciale. Fort de cela, il considère que le « Louma » est l’occasion de créer un marché d’envergure pour les acteurs de l’horticulture. « Il contribuera à la réduction des pertes post-récoltes et au redressement de notre balance commerciale », a affirmé Mabouba Diagne.
Vers une journée de l’horticulture
Selon le ministre Mabouba Diagne, le gouvernement travaille sur l’organisation d’une journée de l’horticulture dans les deux prochains mois. Selon lui, c’est pour diagnostiquer les maux de ce secteur porteur. « Nous avons donné les intrants à temps. Et nous avons fait des productions record mais nous souffrons de problèmes de stockage. Cette infrastructure d’un coût de 50 milliards de FCfa doit être utilisée de manière optimale. Nous voulons résoudre les problèmes de stockage et de pertes post-récoltes. Et nous y travaillons. Et nous allons régler le problème », a déclaré M. Diagne. Pour lui, cette journée sera aussi l’occasion de revisiter la politique gricole du gouvernement pour prendre en charge les préoccupations des populations et des agriculteurs.
Un laboratoire phytosanitaire inauguré
Au milieu du Marché d’intérêt national trône le nouveau laboratoire phytosanitaire. Il abrite une zone de stérilisation, de biologie moléculaire, une salle de préparation et décontamination et des salles de pesage. Pour le vice-président de l’Association des consommateurs du Sénégal (Ascosen), Momath Cissé, ce laboratoire permettra de renforcer les contrôles sanitaires et le respect des normes pour améliorer la compétitivité des exportations. « C’est un outil d’analyses très performant. Ce qui permettra à nos commerçants d’exporter leurs produits », a-t-il dit. Pour le président de la Cciad, Abdoulaye Sow, le laboratoire phytosanitaire va participer à développer les exportations sénégalaises grâce à un respect des normes et standards.
Demba DIENG