Le Fonds international de développement agricole (Fida) renforce son engagement au Sénégal en s’impliquant activement dans le Programme de résilience des systèmes alimentaires. À travers un appui technique, financier et stratégique, l’institution entend contribuer à la transformation durable et inclusive du secteur, en phase avec les priorités nationales. Son représentant, Matteo Marchisio, en avant une approche centrée sur le renforcement des capacités, l’accès au financement et la synergie avec les partenaires, notamment la Banque mondiale, pour bâtir une souveraineté alimentaire solide.
Lors de la cérémonie de lancement du Programme de résilience des systèmes alimentaires au Sénégal, Matteo Marchisio, représentant du Fonds international de développement agricole (Fida), a réaffirmé l’engagement de l’organisation à soutenir la sécurité et la souveraineté alimentaires du pays. Il a déclaré à cette occasion que « les questions de durabilité et de résilience des systèmes alimentaires sont à la base de toutes les stratégies de sécurité et de souveraineté alimentaire de tous les pays, y compris le Sénégal. Elles sont au cœur du mandat et de la mission du Fida, c’est-à-dire promouvoir des systèmes alimentaires durables, résilients et inclusifs. » « C’est pour cette raison que nous avons accepté avec enthousiasme la demande de participer et de contribuer à ce programme », a-t-il dit. M. Marchisio a insisté sur le fait que la contribution du Fida au programme allait au-delà du simple financement. « En plus des ressources financières que nous avons apportées au programme, nous avons apporté notre expérience et notre expertise spécifiques », a-t-il précisé.
Il a ensuite détaillé les domaines d’intervention du Fida : « Plus précisément, notre contribution se concentrera sur le renforcement des capacités des organisations et des producteurs, la facilitation de leur accès aux crédits et aux autres instruments financiers, ainsi que sur la facilitation des partenariats avec le secteur privé. » Selon lui, cette approche permettra « un meilleur ciblage et de plus grands nombres de bénéficiaires parmi les producteurs, avec une attention particulière accordée aux personnes, aux organisations de producteurs, aux coopératives ; et, de manière générale, nous contribuons à l’amélioration de la résilience des infrastructures agricoles familiales au Sénégal ». Le représentant du Fida a également mis en lumière le partenariat stratégique avec la Banque mondiale, soulignant une « longue histoire de coopération dans pratiquement tous les pays, y compris le Sénégal. » « Le Fida et la Banque mondiale partagent la même vision du développement et c’est sur cette base que leur spécificité apporte une valeur ajoutée lorsque les deux institutions travaillent ensemble, comme c’est le cas ici », a-t-il indiqué. Il a ajouté que cette collaboration « fructueuse » n’était pas nouvelle et qu’elle se poursuivrait à l’avenir. Matteo Marchisio a réaffirmé l’alignement du Fida avec les priorités du gouvernement sénégalais en matière de sécurité et de souveraineté alimentaires. « Il s’agit de l’une des nombreuses initiatives que nous avons mises en place pour soutenir le gouvernement dans ses objectifs de souveraineté alimentaire et de transformation des systèmes alimentaires pour qu’ils soient plus résilients et durables », a-t-il soutenu.
600 000 bénéficiaires ciblés
Le Programme de résilience du système alimentaire (Prsa/Fsrp) place un nombre significatif de citoyens au centre de son action. En marge de la cérémonie de lancement du programme, le coordonnateur national, Mohamadou Lamine Dia, a précisé que 600.000 bénéficiaires directs sont visés par cette initiative d’envergure nationale, dont 40 % de femmes, soit 240.000. L’ambition du programme est de toucher les populations à travers l’ensemble du territoire sénégalais. « Les interventions couvriront les 14 régions du Sénégal », a-t-il souligné, marquant ainsi la volonté d’une approche inclusive et d’une couverture géographique étendue. Un accent particulier sera mis sur les zones identifiées comme vulnérables, à l’image de la vallée du fleuve Sénégal et du bassin de Dioulol, où les défis liés à la sécurité alimentaire et à la résilience sont particulièrement prégnants. Ce ciblage stratégique des zones les plus fragiles témoigne de la volonté du programme de renforcer la capacité des communautés à faire face aux défis. L’inclusion d’une part significative de femmes parmi les bénéficiaires souligne, par ailleurs, l’importance de leur rôle crucial dans le secteur agricole et la nécessité de les autonomiser pour une transformation durable.
Par Pathé NIANG