Les réactions n’ont pas tardé suite à la publication du rapport de la Cours des comptes. Me Abdoulaye Tine, avocat à la Cour, estime que les « chiffres donnent raison à Ousmane Sonko». Le rapport définitif de la Cour des Comptes sur la gestion des finances publiques du Sénégal, couvrant la période de 2019 au 31 mars 2024, vient de livrer des « conclusions inquiétantes ».
Me Abdoulaye Tine, avocat à la Cour, président du Parti Union Sociale Libérale et membre de la coalition Diomaye Président, a vivement réagi à la publication de ce rapport, dénonçant une gestion opaque des finances publiques. « Les résultats de cet audit ne laissent aucun doute : les inquiétudes du Premier ministre sur la falsification des chiffres sont fondées. Il est impératif d’engager des réformes pour restaurer la confiance des citoyens dans la gestion budgétaire du pays », a-t-il déclaré.
Selon les résultats de l’audit, les recettes totales affichées par l’État s’élèvent à 16 160,8 milliards de FCFA, mais plusieurs incohérences, dont des rattachements irréguliers et une non-exhaustivité des restes à recouvrer, jettent un doute sur leur fiabilité : « La situation est encore plus préoccupante du côté des dépenses, qui atteignent 21 007,13 milliards de FCFA, avec des transferts de fonds effectués hors du cadre budgétaire classique, compromettant ainsi la transparence financière ».
L’une des révélations les plus alarmantes du rapport, selon la robe noire, concerne la dette publique. L’audit a reconstitué, dit-il, « un endettement total de 18 558,91 milliards de FCFA, soit un montant bien supérieur à celui communiqué officiellement par les autorités. Ces écarts significatifs suscitent des interrogations sur la gestion réelle des engagements financiers du pays et posent un risque majeur pour l’économie nationale ».
En outre, l’audit pointe du doigt des pratiques douteuses dans la gestion des fonds publics, notamment un reliquat de 114,4 milliards de FCFA du sukuk SOGEPA non reversé au Trésor, exposant ainsi l’État à des risques budgétaires accrus.
