Réduire de 20 % les importations de maïs d’ici 2026, aménager 17 000 hectares supplémentaires et créer des milliers d’emplois ruraux durables, c’est l’objectif que s’est fixé le ministre de l’Agriculture Mabouba Diagne. Il l’a souligné jeudi, à travers un post publié sur X.
En marge du Fii Sénégal 2025, qui s’est tenu du 7 au 8 octobre 2025 à Diamniadio, le ministre de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Élevage, le Dr Mabouba Diagne a présidé un panel sur le thème : « Accélérer la transformation agricole du Sénégal » à travers l’Africa Agriculture Accelerator Program (AAAP).
Cet événement a réuni les acteurs du monde rural, les partenaires techniques et financiers, ainsi que les représentants du Groupe Banque mondiale, dont Ethiopis Tafara et Aliou Maïga. À cette occasion, il a étalé ses ambitions pour l’atteinte de l’autosuffisance alimentaire au Sénégal.
« Mon objectif est clair : réduire de 20 % les importations de maïs d’ici 2026, aménager 17 000 hectares supplémentaires et créer des milliers d’emplois ruraux durables. Produire au Sénégal ce que nous consommons au Sénégal. Bâtir ensemble une agriculture moderne, résiliente et prospère », a-t-il dit.
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En réalité, le ministre en charge de l’Agriculture compte atteindre ces objectifs grâce à des initiatives telles que le Africa Agriculture Accelerator Program (AAAP). L’AAAP, dans la vision du Plan Sénégal 2050, vise, selon lui, à bâtir une agriculture « moderne, durable et compétitive ».
Ceci, à travers le modèle intégré du « Grenier du Maïs », mobilisant l’État, les producteurs, les institutions financières et le secteur privé.
Ce programme repose sur cinq leviers : productivité accrue, financement sécurisé, contractualisation durable, digitalisation des filières via Tolbi OS, et renforcement des capacités de stockage et de transformation.
Plus de 250 hectares cultivés, des rendements doublés
« Les premiers résultats pilotes à Kolda et Mbour sont très encourageants : plus de 250 hectares cultivés, des rendements doublés et une hausse notable des revenus pour les producteurs. En synergie avec l’AAAP, j’ai également présenté l’initiative AgriConnect, portée par le Groupe de la Banque mondiale en partenariat avec le ministère de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Élevage (MASAE) », a-t-il expliqué.
En fait, AgriConnect se veut un cadre fédérateur alignant les principaux programmes agricoles du Sénégal – PRAPS2, DREVE, FSRP, PCAE et le Programme des coopératives agricoles communautaires (CAC). Ces projets ont la même ambition. Il s’agit de transformer structurellement l’agriculture sénégalaise et l’élevage à travers le pays pour en faire un moteur de souveraineté alimentaire et d’emploi durable.
« AgriConnect ambitionne de fédérer les efforts de l’ensemble des partenaires techniques et financiers, notamment la BAD, la BID, l’AFD, le FIDA, la Banque mondiale (IFC), la BOAD et la FAO, à travers une syndication stratégique, garantissant une coordination optimale, une mutualisation des ressources et un impact concret sur le terrain », a-t-il relevé.
À travers cette dynamique, le ministre Mabouba Diagne promeut la digitalisation des intrants agricoles, la résilience climatique, la contractualisation tripartite entre producteurs, industriels et banques.
Mais également, la structuration de plus de 500 coopératives modernes (CAC) capables de générer plus de 2 000 emplois chacune. « Ces initiatives s’inscrivent dans une logique d’intégration régionale et de montée en puissance des chaînes de valeur agricoles et agroalimentaires », a-t-il affirmé.
Mariama DIEME