Dans le cadre du Plan de redressement économique et social, le gouvernement s’engage à réduire de manière drastique le train de vie de l’État. Réduction des structures, digitalisation des achats publics et planification axée sur la performance : des mesures fortes ont été annoncées par le Premier ministre qui devraient faire économiser 50 milliards de FCfa .
C’est l’un des volets les plus concrets et les plus attendus du Plan de redressement économique et social. Le Premier ministre, Ousmane Sonko, a dévoilé les contours d’un programme de réduction du train de vie de l’État, qualifié de « chantier prioritaire » pour restaurer les équilibres budgétaires. « Le premier chantier, c’est la réduction maîtrisée de la dépense publique, du train de vie de l’État », a-t-il affirmé d’emblée. Le chef du gouvernement a détaillé un ensemble de mesures structurelles destinées à recentrer l’État sur ses fonctions essentielles et à supprimer les dépenses improductives. Au cœur de cette réforme : la suppression ou la fusion d’un nombre important de structures, notamment les agences d’exécution. Le Premier ministre a annoncé un travail de resserrement de l’administration classique, visant à en limiter la dispersion, les doublons et les coûts. « Les équipes vont travailler à la fusion et à la suppression d’un certain nombre de structures, particulièrement des agences d’exécution, mais aussi dans l’administration centrale ». C’est donc un rétrécissement volontaire du périmètre de l’État qui est enclenché, dans une logique d’austérité ciblée et de rationalisation.
Ce qui est attendu, ce n’est pas moins de 50 milliards de FCfa d’économies. Deuxième pilier de cette stratégie : la modernisation des procédures budgétaires et de passation des marchés. Le gouvernement mise sur la digitalisation de la commande publique pour gagner en transparence, en efficacité et en rapidité. « Nous avons travaillé à la mise en place de plateformes digitales, à la rénovation des procédures d’exécution budgétaire », a expliqué Ousmane Sonko. Une promesse de rigueur budgétaire Une centrale d’achat sera ainsi créée pour mutualiser les commandes des ministères et des structures publiques, permettant de réduire les coûts unitaires et de mieux planifier les dépenses. La réforme prévoit également la mise en place de cadres de dépenses à moyen terme, assortis d’indicateurs de performance. « Nous mettons en place un scoring matriciel des projets.
Cela nous permet de classer, hiérarchiser et prioriser les dépenses publiques selon leur efficacité réelle ». Ce nouveau mode de gestion budgétaire vise à orienter les ressources vers des projets à fort rendement économique ou social, tout en évitant les effets d’annonce coûteux et inefficaces. À travers ces mesures, le gouvernement entend envoyer un signal fort de discipline et de sérieux budgétaire. Dans un contexte de dette élevée, de déficit non maîtrisé et de tensions sur les finances publiques, la réduction du train de vie de l’État est aussi une condition de crédibilité vis-à-vis des partenaires financiers. Mais Ousmane Sonko insiste : il ne s’agit pas de couper aveuglément, mais de rendre l’État plus intelligent, plus agile et plus utile. La réduction du superflu doit permettre de libérer des ressources pour les secteurs sociaux et les investissements stratégiques. « Nous voulons un État qui dépense moins pour lui-même et plus pour les citoyens », a conclu le Premier ministre.
P. NIANG