L’ancien président de l’Assemblée nationale Moustapha Niasse estiment que les nouvelles autorités du pays ne devraient pas avoir peur de contracter des dettes pour financer des programmes de développement du pays. Il s’exprimait, hier, lundi, à Dakar, lors du séminaire international organisé à la résidence de l’ambassadeur du Maroc.
L’un des invités de marque de l’ambassadeur du Maroc au Sénégal, Moustapha Niasse, a livré un discours poignant lors du séminaire international organisé hier, lundi 21 juillet, à la résidence du diplomate et dont le thème portait : « Vers des chaînes de valeur intégrées pour une Afrique atlantique émergente ». Le phrasé clair, la voix captivante, l’ancien Premier ministre, resté hors des radars depuis plusieurs mois, a élevé la voix. M. Niasse a saisi cette tribune offerte pour faire un survol de l’actualité dominée par un tollé sur la dette que le pays traîne comme un boulet. Pour lui, la dette devrait être positivement perçue. À ce titre, l’ancien président de l’Assemblée nationale déclare : « N’ayons pas peur de la dette ; endettons-nous ». Seulement, explique Moustapha Niasse, cette dette devrait être utilisée à bon escient.
Selon lui, Elle devrait financer des programmes de développement. M. Niasse, également ancien ministre d’État, fait le rapprochement avec les États-Unis, indiquant que le Pays de l’Oncle Sam est l’un des plus endettés au monde. « Grâce à nos ressources gazières et pétrolières, nous pourrons ensuite payer la dette », a-t-il recommandé. Revenant sur le thème du jour, l’ancien chef du gouvernement a salué l’initiative des autorités marocaines qui, dit-il, ont compris les enjeux de l’heure en posant les jalons d’une interconnexion entre les pays de la façade atlantique du continent et du reste du monde. Dans le même sillage, l’ambassadeur du Maroc au Sénégal, Hassan Naciri, a souligné l’importance du panel qui, à son avis, intervient dans un contexte géopolitique en pleine recomposition.
« Les défis systémiques que traverse notre monde, tels que la fragmentation des chaînes d’approvisionnement, les crises climatiques et les nouvelles lignes de fracture géoéconomiques, nous invitent à repenser en profondeur nos modèles de développement. L’Afrique, en particulier sa façade atlantique, est appelée à jouer un rôle de plus en plus central dans cette dynamique globale », a justifié le diplomate, précisant que plus de 1.000 accords ont été signés avec des partenaires africains. Mieux, poursuit-il, des projets structurants ont vu le jour et une diplomatie fondée sur la solidarité, la co-émergence et le respect mutuel s’est affirmée avec clarté, sous l’égide du roi Mouhamed VI. C’est pourquoi, renchérit M. Naciri, ce séminaire vise à cartographier les opportunités sectorielles de l’espace atlantique et à identifier les leviers d’activation des chaînes de valeur africaines, mais aussi et surtout à proposer des pistes concrètes de coopération multilatérale et à consolider une vision diplomatique commune de l’intégration régionale.
Ibrahima KANDÉ