Pour ses prochaines interventions s’inscrivant dans le cadre de son nouveau plan quinquennal en gestation, la Banque ouest-africaine de développement (Boad) entend mettre l’accent sur l’énergie qui, selon son président, Serge Ekué, demeure l’alpha et l’oméga de tout développement. Il tenait, ce mercredi 11 juin, à Lomé, une conférence de presse en prélude aux BOAD Development Days, qui s’ouvrent ce jeudi dans la capitale togolaise.
LOMÉ — Énergie toute ! Tel pourrait être comprise la nouvelle orientation que la Banque ouest-africaine de développement (Boad) compte donner à son nouveau plan stratégique 2025-2030 en gestation. Celui-ci devrait remplacer le Plan Djoliba qui, certes, a permis à la Banque de réaliser de grands projets relatifs à l’énergie, mais n’a pas été en mesure de régler le problème de l’accès ni d’accélérer le développement de certains secteurs. Un constat fait par le président de la Boad, Serge Ekué, qui animait, hier, en compagnie de ses proches collaborateurs, une conférence de presse lançant la première édition des Boad Development Days.
Partant de ce diagnostic, il estime que l’énergie doit revenir au cœur des actions de la Banque.
« Même si les résultats seront bons, on doit pouvoir avoir le recul, l’humilité de reconnaître que, peut-être, il y a des priorités que l’on doit changer. Donc, la première des priorités, c’est de remettre l’énergie au cœur de tout, au cœur de notre système. En effet, on a commis l’erreur de considérer l’énergie comme un secteur. Or, ce n’est pas le cas. Sans énergie, il ne se passe rien. C’est l’alpha et l’oméga de tout, la mère de toutes les batailles. Il ne peut y avoir d’agriculture sans énergie, d’immobilier ou d’infrastructures, de mobilité, de santé, d’éducation sans énergie », a-t-il déclaré. Cette priorité donnée à l’énergie, selon lui, répond au principe de l’accessibilité, mais toujours sans perdre de vue l’aspect de la transition énergétique.
Se voulant plus précis, Ambroise Kafando, directeur de la Stratégie et de la Planification, a soutenu que l’ambition de la Boad est de mobiliser des financements de 1 000 milliards de Fcfa par an sur une période de cinq ans, ce qui ferait 5 000 milliards de FCFA de financement, là où le plan Djoliba, arrivé à son terme, n’a mobilisé que 3 300 milliards de FCFA.
« À la Boad, 20 % des financements sont allés au secteur agricole, 21 à 22 % à l’énergie, 23 % à la résilience climatique. Nous allons augmenter ces financements. Nous avons estimé à 710 milliards de FCFA la part qui sera consacrée au secteur de l’énergie », a-t-il ajouté.
Oumar Tembely, Directeur du Département Energie et ressources naturelles, a tenu à rassurer: le focus mis sur l’énergie ne fera pas au détriment des autres secteurs comme l’agriculture, les infrastructures etc. «Au contraire, l’énergie sera le support, la locomotive pour booster ces secteurs. Donc aucun risque d’éviction», a-t-il soutenu.
La première édition des Boad Development Days s’ouvre ce jeudi 12 juin, à Lomé, capitale du Togo, siège de la Banque. Elle sera ponctuée par de riches rencontres sous le thème : « Le financement de la transition énergétique et de l’agriculture durable : défis, opportunités et solutions ».
Envoyé spécial au Togo, Elhadji Ibrahima THIAM