Le business de la beauté est en plein essor et l’onglerie n’est pas en reste. Les esthéticiens sortent limes et vernis pour sublimer les clients jusqu’au bout des doigts et se faire de l’argent.
La lumière est tamisée et accueillante dans ce bar à ongles sis sur la Voie de Dégagement Nord. Les chaises aux couleurs rose fuchsia et vert respirent la gaieté. Ce festival de couleurs contraste bien avec les murs peints en blanc rappelant la paisibilité. La pièce est scindée en deux: un espace est consacré à la manucure à droite et un autre destiné à la pédicure à gauche. Des serviettes et des vernis à ongles sont rangés dans des étagères. Une douce musique en sourdine accueille les clientes en ce début d’après-midi. Elle contraste bien avec le silence qui règne dans la pièce. Les esthéticiennes sont à pied d’œuvre. Assises face aux clientes, ces dernières prêtent volontiers leurs doigts à ces mains expertes pour être belle jusqu’aux bout…des ongles.
Dieynaba Diakhaté est en pleine séance de manucure. L’esthéticienne commence par désinfecter les mains de sa cliente. Après cette étape, elle lime ses ongles. La professionnelle des ongles et des pieds poursuit en repoussant les cuticules. Elle applique de l’eau émolliente et laisse tremper. Dieynaba Diakhaté enlève les cuticules, met du gommage et finit par masser les mains à l’aide d’une huile. L’esthéticienne finit cette séance en proposant du vernis simple ou du vernis permanent. La manucure finie, la jeune femme s’accorde une petite pause avant d’enchainer avec une autre cliente. Dans la profession depuis deux ans, elle s’épanouit pleinement dans ce travail. «J’arrive à subvenir à mes besoins et nous avons la possibilité d’avoir des augmentations de salaires», confie-t-elle. Mais en dehors de la rémunération, la jeune femme éprouve du plaisir à embellir ses clientes.
«Je pense qu’il est important pour une femme de prendre soin d’elle et se faire plaisir en s’offrant ces séances», juge Adja Seck. Selon cette dame de 28 ans, il est important de payer le prix qu’il faut pour se faire belle. Elle a donc déboursé 12.000FCfa pour une manucure comprenant une pose à 6.000FCfa et un vernis permanent à 6.000FCfa. «Les prix sont abordables et les employées sont accueillantes», affirme-t-elle.
Les yeux rivés sur son portable, Bijou Diop s’accorde un petit moment de détente avec une séance de pédicure. Il s’est révélé être une nécessité pour l’employée dans une compagnie aérienne. «Je voyage beaucoup. J’ai tout le temps les pieds enflés. C’est sur recommandation du médecin que je m’offre ces séances», dit-elle. Cela fait maintenant cinq ans qu’elle n’hésite pas aller faire des séances de pédicure. Cette dernière paye 13.000FCfa. « C’est abordable et je pense que chaque femme doit penser à se faire bichonner au moins une fois par moi », estime-t-elle.
Un métier de profits
Awa Ngom est à pied d’œuvre. Elle débute par désinfecter les pieds de Bijou, les trempe dans du savon, applique un produit anti-crevasse et laisse tremper pendant 30mn. L’esthéticienne finit en essuyant les pieds à l’aide d’une serviette. Elle passe à une autre cliente sans tarder. L’esthéticienne cumule une expérience de cinq ans dans le métier et a appris avec le temps à travailler efficacement. La trentenaire a su gravir les échelons dans ce bar à ongles. Ce lieu accueille plus d’une dizaine de clients d’après Awa Ngom. «Nous pouvons faire entre 100.000FCfa et 500.000FCfa par jour en termes de chiffres d’affaires», avoue-t-elle. Cette dernière juge ce travail rentable.
Ousseynou Diouf est egalement dans la pedicure/manucure au marché Dior des Parcelles Assainies. Le sieur semble imperturbable face à toute cette animation qui rythme ce lieu de commerce. Il est en pleine séance de manucure. Ce dernier applique une dernière couche de vernis sur les ongles d’une de ses clientes visiblement satisfaite du résultat. L’onglerie est le gagne-pain de ce trentenaire depuis plus d’une dizaine d’année. «J’y suis entré par passion et je gagne bien ma vie grâce à cette profession», dit-il en continuant sans besogne. «Weuz» propose des tarifs compris entre 7.000FCfa et 15.000Fcfa. «C’est un métier rentable», avoue-t-il. Ousseynou Diouf gère cet espace onglerie et emploie cinq personnes et espère continuer à vivre de ce travail.
Arame NDIAYE