Le Premier ministre a indiqué que la vision souverainiste, c’est la substitution des importations par une production agricole record. Ousmane Sonko qui présidait, hier, le conseil interministériel sur la préparation de la campagne agricole 2025, a réaffirmé la vision des pouvoirs publics pour « faire de l’agriculture le moteur du développement de notre pays ».
«Le Sénégal a pris un nouveau départ dans sa politique agricole». C’est la conviction du Premier ministre, Ousmane Sonko, qui présidait, hier, le conseil interministériel sur la préparation de la campagne agricole 2025. Pour réussir ce pari, il est d’avis que «tout le monde doit serrer la ceinture». De ce fait, dit-il, le secteur va nous valoir beaucoup de satisfactions d’ici les prochaines années». «L’agriculture deviendra ainsi le moteur incontournable du développement de notre pays», a souligné M. Sonko, réaffirmant la «vision souverainiste» de l’Etat du Sénégal en matière agricole et dans tous les secteurs de la vie économique notamment en matière de production minière, halieutique, etc. Pour lui, se conformant aux politiques publiques, celle-ci vise la « substitution aux importations ». Du coup, aux yeux du Premier ministre, il va falloir « changer de paradigme » en cultivant ce que nous consommons. Pour la mise en œuvre de cette vision, la campagne agricole 2024 était l’année de référence avec des « résultats satisfaisants ».
Concernant la campagne de commercialisation de l’arachide, M. Sonko a rappelé que les pouvoirs publics avaient décidé de fermer le marché de l’exportation. «C’est une option courageuse. Alors que dans le passé, on l’ouvrait aux capitaux étrangers », a-t-il dit, convaincu que cette option permettra de créer de la valeur ajoutée dans le pays à travers la transformation des produits agricoles. Il s’agit d’un « pari », d’un « gain à minima » et « d’une vision lointaine », d’après lui, magnifiant « l’exploit » réalisé par le gouvernement en apurant certaines dettes. A ce propos, le Secrétaire général du ministre des Finances et du Budget, Abdoulaye Samb, a précisé que 135,5 milliards de FCfa ont été injectés dans le secteur agricole entre avril et décembre 2024.
Ce qui a permis, dit-il, de « résorber » beaucoup de dettes. Dans le même sillage, il a annoncé que 1.220 milliards de FCfa ont été injectés dans les secteurs agricole, de l’énergie et des Btp. Le Premier ministre a ainsi souligné que cette phase transitoire ne sera pas facile et qu’une fois qu’elle sera dépassée, «le Sénégal sera sur une belle trajectoire avec des perspectives porteuses de progrès». Toutefois, il a demandé au ministre de l’Agriculture de régler définitivement le problème de stockage pour éviter que la production notamment les produits horticoles pourrissent. M. Sonko a également insisté sur l’intérêt de la transformation des produits agricoles avec des mécanismes adaptés dans la mise en œuvre de cette vision souverainiste. Il a enfin encouragé tous les acteurs « à persévérer pour une agriculture souveraine et prospère ».
Miser sur la recherche
Le Chef du gouvernement a réitéré que l’agriculture fait partie des priorités. Pour réussir ce pari, Ousmane Sonko souligne qu’on doit miser sur la recherche pour optimiser la productivité. « La recherche est importante pour relever le défi de la souveraineté alimentaire. Il faut qu’elle soit au cœur de nos actions », a-t-il affirmé. Pour promouvoir la recherche, l’innovation et adapter les cultures aux défis des changements climatiques, le Premier ministre a engagé le ministre de l’Agriculture, « à promouvoir une agriculture durable, en veillant, entre autres, à la vulgarisation des variétés agricoles résilientes aux aléas climatiques, accélérer la diffusion et l’adoption des innovations issues de la recherche agricole ». Relevant la problématique des rendements dans certaines parties du pays, il a informé avoir instruit le ministre de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Elevage de mener des recherches pour en connaître les causes.
Recrutement de 1 000 jeunes volontaires
Le Premier ministre a engagé le ministre de l’Agriculture à mettre en place un «dispositif innovant d’animation rurale et de suivi participatif» de la campagne agricole 2025/2026. D’après Ousmane Sonko, celui-ci repose sur le recrutement de 1.000 jeunes volontaires issus des communes rurales, sous l’encadrement technique de l’Ancar, « pour appuyer l’enrôlement digital des producteurs, participer à la réception et à la cession des intrants subventionnés, et vulgariser les bonnes pratiques agricoles », en relation avec la Direction générale du Service civique national et du Volontariat. Le chef du Gouvernement a également demandé au Directeur général du Service civique national et du volontariat, en relation avec le ministère de la Jeunesse, des Sports et de la Culture, et le ministère de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Élevage, de mettre en place le comité technique interministériel relatif aux Vacances agricoles citoyennes, avant le 25 mai 2025, afin de procéder au ciblage des bénéficiaires et d’élargir les sites pour les fermes de grandes capacités d’accueil et les bassins de production avec l’implication des Agri Jambars, des Associations sportives et culturelles et prendre les dispositions nécessaires pour un bon déroulement des vacances agricoles.
Souleymane Diam SY