Les modes de paiement électroniques, particulièrement par transfert d’argent, sont devenus presque une banalité. Mais certains préfèrent le comptant le jugeant moins contraignant.
Mourtada Mbodj est en pleine activité dans son magasin situé au marché ‘église’ des Parcelles Assainies. Il essaie de répondre aux besoins de son client venu acheter quelques articles. Ce dernier finit par payer cash au grand bonheur du grossiste. Le sieur n’est pas un grand fan des paiements par transfert d’argent. « Je n’ai même pas de compte pour ces modes de paiement », dit-il sans détours. Des modes de paiement dont le commerçant ne voit pas l’utilité : « ce n’est pas pratique ». Malgré certaines demandes de ses clients, le grossiste reste sur sa décision. « Je n’accepte pas ces transactions. Je préfère le comptant », affirme-t-il comme pour clore le débat.
La boutique d’Astou Diaw est située à quelques pas de celle de Mourtada. L’échoppe est bien remplie. Parfums, lotions, shampoings, laits de corps, on y retrouve un peu du tout. Assise à l’entrée, la jeune femme est à l’affût de potentiels acheteurs en cette matinée. Elle fait aussi partie de ceux qui n’adoptent pas le paiement par transfert d’argent. « Je demande toujours au client de régler comptant l’article », déclare-t-elle. La trentenaire trouve ce mode de paiement laborieux. « Je me vois mal aller retirer l’argent. C’est une perte de temps », estime-t-elle. Une corvée dont la vendeuse se passe bien.
Djiby Ndiaye considère également le paiement par transfert d’argent comme une perte de temps. « Je n’accepte pas les paiements par transfert d’argent », tonne-t-il. Ce vendeur de vaisselles n’est pas fan de ce nouveau mode. En dépit des sollicitations de ses acheteurs, il campe sur sa décision. « Je ne fais pas confiance à ces pratiques. J’opte pour le cash. C’est plus rassurant », assure-t-il.
Adama Ndiaye est vendeur de tissus. Retrouvé dans son échoppe, il s’affaire à la découpe d’un tissu ‘fil à fil’. Le visage perlé de sueurs, un centimètre autour du cou, le commerçant termine par emballer l’étoffe destinée à la vente. Le quadragénaire a décidé de ne plus accepter les modes de paiement électronique. « Je n’ai plus confiance à cause des arnaques. Je suis retourné au mode de paiement classique », se justifie-t-il. Le commerçant reste intransigeant sur la question. « Je demande à l’acheteur d’aller retirer de l’argent et revenir payer son tissu », dit-il catégorique.
A.NDIAYE