Le nouveau protocole, signé entre le Sénégal et la Guinée-Bissau, offre aux pêcheurs-artisans et industriels des possibilités de pêche dans les eaux sous juridiction bissau-guinéenne. Il remplace celui signé le 1er février 2022 pour une durée de deux ans et qui avait fait l’objet de deux prorogations dont le terme est arrivé le 31 juillet 2024.
Le Sénégal et la Guinée-Bissau ont signé, hier, à Dakar, un nouveau protocole permettant aux pêcheurs-artisans et industriels sénégalais de poursuivre leurs activités dans les eaux sous juridiction bissau-guinéenne. Le document a été paraphé par Fatou Diouf, ministre des Pêches, des Infrastructures maritimes et portuaires du Sénégal, et Mario Musante da Silva Loureiro, ministre des Pêches et de l’Économie maritime de la Guinée-Bissau. Le nouveau protocole offre aux pêcheurs artisans et industriels des possibilités de pêche en Guinée-Bissau. Pour la pêche artisanale, le quota est de 200 embarcations, dont 50 d’une puissance allant jusqu’à 15 CV, 100 embarcations d’une puissance comprise entre 15 et 40 CV et 50 embarcations ayant une puissance comprise entre 40 et 60 CV.
Pour la pêche industrielle, la Guinée-Bissau octroie aux navires sénégalais la possibilité de pêcher 1.500 tonnes de jauge brute sur les crustacés, 500 tonnes sur les céphalopodes, 350 tonnes sur le poisson démersal et 500 tonnes sur le poisson pélagique, ainsi que l’accès de 15 navires-thoniers canneurs. L’accord prévoit une possibilité de renégociation si les quantités sont atteintes avant terme. En contrepartie, le Sénégal, en plus des redevances des licences de pêche, s’engage à accueillir, dans ses écoles de pêche ou de formation maritime, des ressortissants de la Guinée-Bissau. Les navires de pêche industrielle ont également l’obligation de débarquer huit tonnes de poissons par navire et par trimestre. Toutefois, il faut noter une légère augmentation de la redevance de 7,5 % pour la pêche artisanale et 2,5 % pour la pêche industrielle. Il y a également une nouvelle taxation qui porte sur la contribution au Fonds de développement de la pêche ; celle-ci n’était pas taxée.
Ce nouvel accord, d’une durée de deux ans, remplace celui signé le 1er février 2022 et qui avait fait l’objet de deux prorogations dont le terme est arrivé le 31 juillet 2024. La convention dans le domaine des pêches maritimes entre les deux pays a été signée le 22 décembre 1978. Se félicitant de l’accord, les ministres se sont engagés à renforcer la coopération bilatérale, surtout dans le domaine de la pêche, la formation et la mutualisation des moyens pour le suivi, le contrôle et la surveillance des pêches, mais également pour la recherche appliquée à l’évaluation des stocks halieutiques et à la qualité sanitaire des poissons, mollusques et crustacés.
Ils ont insisté sur la nécessité de prendre en compte la gestion durable des pêches, de lutter contre la pêche illicite non déclarée et non réglementée (Inn), de promouvoir l’évaluation et la connaissance des stocks des ressources, d’encourager les opérateurs privés à une plus grande formalisation de leurs relations commerciales pour renforcer la sécurité des entreprises et la durabilité des ressources. Ils ont, en outre, réitéré leur engagement de faire de la coopération dans le domaine des pêches maritimes une priorité entre les deux pays, compte tenu de son importance pour le développement socioéconomique et la sécurité alimentaire.
Mamadou GUÈYE