Réuni ce jeudi 26 juin 2025 à Ziguinchor, le Comité interterritorial et interrégional de développement (Crd) spécial sur le Plan Diomaye pour la Casamance a dressé un état des lieux encourageant tout en insistant sur l’urgence d’agir face aux risques climatiques. Présidée par le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, le Général Jean-Baptiste Tine, cette rencontre a mis en lumière les avancées du plan de stabilisation, tout en appelant à une intensification des efforts pour soutenir le retour des populations déplacées et prévenir les effets dévastateurs des crues du fleuve Casamance.
ZIGUINCHOR – La Casamance est au cœur des priorités de l’État. C’est ce qu’a confirmé hier, le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, Jean-Baptiste Tine, en présidant à Ziguinchor un Comité interterritorial et interrégional de développement (Crd) spécial consacré au suivi du Plan Diomaye pour la Casamance (Pdc). Cette réunion stratégique, articulée autour de deux axes majeurs : la sécurité et le retour durable des populations d’une part, et la prévention des risques de crue d’autre part, a permis de faire le point sur les efforts réalisés et les défis qui subsistent.
« Le Plan Diomaye pour la Casamance marche très bien même si des efforts restent à faire. Il n’est pas un plan rigide », a rassuré le Général Tine, tout en dévoilant un chiffre clé : 61 actions sur 237 déjà réalisées à mi-parcours. Pour lui, il est impératif de doter les comités de pilotage de moyens conséquents afin de maintenir cette dynamique. Le gouverneur de Ziguinchor, Mor Talla Tine, a pour sa part salué la pertinence du Plan qui, selon lui, « va corriger le déséquilibre en matière de développement » dans cette verte Casamance.
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Une dynamique de retour saluée aussi par le président du Conseil départemental d’Oussouye
Il a également alerté sur les risques d’inondations, rappelant que le village d’Éloubaline avait été durement touché ces dernières années, tout comme Bandial, suite à une montée exceptionnelle des eaux. Le gouverneur Tine propose un plan de contingence impliquant toutes les forces vives pour une riposte rapide et coordonnée. Du côté de l’Anrac, son directeur général Iba Sané a salué la volonté de 31 villages de retourner dans leurs terroirs. « C’est une excellente chose », s’est-il réjoui. Une dynamique de retour saluée aussi par le président du Conseil départemental d’Oussouye, Maurice Diédhiou, qui appelle l’État à renforcer son soutien. « Les villageois doivent retrouver leur dignité après tant d’années d’exil forcé », a-t-il martelé.
Dans le même ordre d’idées, le gouverneur de Sédhiou, Moustapha Ndiaye, a mis en garde contre le manque de communication dans l’exécution du plan, et a plaidé pour des mesures d’urgence destinées à soulager les populations. En réponse à toutes ces interpellations, le ministre Jean-Baptiste Tine a insisté sur l’importance de « bien se préparer pour faire face aux crues », rappelant que l’année 2024 avait été marquée par des événements climatiques exceptionnels, heureusement sans pertes humaines. « Nous devons anticiper toutes sortes de situations. C’est maintenant qu’il faut agir », a-t-il lancé.
Ce Crd spécial, hautement symbolique, marque donc une étape décisive dans la marche vers la paix durable et le développement inclusif en Casamance. Entre résilience communautaire, retour des populations déplacées et adaptation climatique, l’État affiche clairement son engagement à tourner, enfin, la page du conflit.
Gaustin DIATTA (Correspondant)