Dans le cadre du projet Jeunes Entrepreneurs Verts (JEV), l’Initiative prospective agricole et rurale (IPAR) a lancé un ambitieux programme de formation à destination de la jeunesse de Podor. Au total, 105 jeunes issus de différentes communes du département ont été initiés aux pratiques agro-écologiques.
Porté conjointement par l’IPAR, le Secrétariat international de l’eau (SIE) et l’École des entrepreneurs du Québec (EEQ), avec le soutien du gouvernement du Québec, ce projet s’inscrit dans le cadre du Programme de coopération climatique internationale (PCCI). Son objectif est de doter les jeunes entrepreneurs verts et les conseillers formateurs des compétences clés pour une agriculture locale compétitive et durable.
Les bénéficiaires ont été répartis en trois groupes selon les disciplines. À Fanaye, la ferme-pépinière Podor Vert a servi de laboratoire pour les modules consacrés à la production de compost, de bio-fertilisants et de fourrage. Deux autres sessions, organisées à Podor, ont porté respectivement sur les techniques de transformation des produits agricoles (céréales, fruits, légumes et produits d’élevage) et sur les bonnes pratiques en pisciculture. « L’objectif de cette formation est de doter les jeunes et les formateurs des compétences nécessaires pour bâtir une agriculture locale compétitive et résiliente au climat », a déclaré Chérif Sambou Bodian, formateur à l’IPAR.
Pour de nombreux jeunes participants, cette formation représente une véritable opportunité d’autonomisation économique. « Nous sommes dans des zones où les pertes post-récoltes sont énormes. Grâce à ces connaissances, nous pourrons désormais transformer, conditionner et commercialiser nous-mêmes nos produits », témoigne un bénéficiaire. Concernant la pisciculture, les participants ont été formés à la gestion durable de l’élevage de Tilapias et de Clarias, en intégrant la maîtrise de la qualité de l’eau, le nourrissage et la prévention des maladies. Ce volet vise à promouvoir une production aquacole rentable et respectueuse de l’environnement. « Ce projet vise à accompagner les jeunes, et particulièrement les femmes, dans la mise en œuvre d’une transition environnementale et climatique au sein des communautés rurales », a souligné M. Bodian.
A l’en croire, l’approche agroécologique adoptée permet de concilier développement économique local, protection des ressources naturelles et gestion durable de l’eau. Pour les prochaines étapes, les partenaires du projet envisagent d’élargir leurs actions vers d’autres secteurs porteurs, notamment l’élevage avec la production d’aliments de bétail, ainsi que l’aviculture, considérée comme une priorité stratégique pour la diversification des revenus en milieu rural. Ce projet lancé dans le département de Podor a pour but de réduire les pertes post-récoltes et de renforcer la résilience des communautés rurales face aux changements climatiques.
Mamadou THIAM (Correspondant)


