Lors de l’ouverture du premier Forum national de l’Horticulture, hier, mardi 5 août, le ministre de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Élevage, Mabouba Diagne, s’est réjoui des productions record enregistrées dans les filières pomme de terre, oignon et riz.
Placé sous le thème de : « Systèmes horticoles durables, résilients et compétitifs pour la sécurité alimentaire et le développement économique du Sénégal », le Forum national de l’Horticulture a été lancé, hier, mardi 5 août, par le ministre de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Élevage, Mabouba Diagne, en présence de son collègue de l’Industrie et du Commerce, Serigne Guèye Diop.
À l’ouverture, M. Diagne est revenu sur les bons points notés en termes de production dans les filières pomme de terre, oignon et riz. « Cette année, nous avons battu des records en termes de production de pomme de terre et d’oignon. Ce sera la même chose pour le riz dans la vallée », indique-t-il avec satisfaction.
Des performances à saluer, selon lui. « Au Sénégal, les personnes n’ont pas tendance à célébrer des succès », se désole-t-il, précisant que ce succès, l’État le doit aux petits producteurs et aux exploitations familiales. Abordant les enjeux cruciaux du secteur de l’horticulture, le ministre estime que ce premier forum vient à son heure pour trouver des solutions concrètes. « Les importations des fruits et légumes au Sénégal dépassent les 347.000 tonnes pour des budgets qui dépassent les 70 milliards de FCfa. Celles de la tomate concentrée avoisinent les 15.000 tonnes », fait-il savoir.
D’après Mabouba Diagne, pour résorber le gap, il faut produire localement 105.000 tonnes ; ce qu’il juge réalisable. Toutefois, pour y parvenir, il compte sur un travail en profondeur sur toute la chaîne de valeur qui part de la fourche à la fourchette. Mais, il est nécessaire d’accompagner en amont les petits agriculteurs pour l’analyse du sol et de l’eau (qualité et quantité), sans oublier les semences. Sur ce point, M. Diagne estime sans ambages que l’autosuffisance et la souveraineté alimentaire passent inéluctablement par les semences. « Celui qui contrôle les semences contrôle le rendement », déclare-t-il.
Aussi, a-t-il renchéri, des efforts doivent se faire pour être plus autonome dans la production de semences. « Le marché mondial des semences est évalué à 80 milliards de dollars. Outre le Maroc et l’Afrique du Sud, 80 à 95 % des pays africains importent des [semences] », regrette le ministre.
Pour booster les rendements, il mise, en grande partie, sur le renforcement de la formation des petits producteurs, afin qu’ils puissent bénéficier de financements auprès des banques et structures financières. Coorganisateur, avec son homologue du Commerce, du premier Forum national de l’Horticulture, le ministre de l’Agriculture s’attend, à l’issue des deux jours de réflexion, que soit proposée une feuille de route qui servira de tableau de bord pour guider les actions et initiatives. Pour Mabouba Diagne, « c’est par une approche inclusive, participative et de co-construction que nous pourrons construire le Sénégal ».
Mohamed DIÈNE (Correspondant)