Le portefeuille de projets de la Banque islamique de développement (Bid) dans le secteur agricole au Sénégal, estimé à près de 124 milliards de FCfa, connait un faible niveau de décaissement (30 %). C’est ce qui ressort de la revue sectorielle organisée, hier, entre l’institution financière et le ministère de l’Agriculture.
Le portefeuille de la Banque islamique de développement (Bid) dans le domaine agricole au Sénégal est estimé à 210 millions de dollars (près de 124 milliards de FCfa), dont 62 millions (36,5 milliards de FCfa) décaissés, soit un taux de 30 % pour les projets en cours d’exécution. Selon Rachid Sam, représentant de la Bid, 69 % des interventions ont été achevées, 27 % du portefeuille actif sont en cours et 4 % n’ont pas encore démarré. « Pour les projets achevés, la satisfaction est qu’ils ont été totalement décaissés », a-t-il précisé tout en soulignant que le taux de décaissement inférieur à 50 % reste faible pour les projets ayant dépassé la moyenne d’âge de cinq ans. Ces constats sont sortis de la réunion technique organisée, hier, à Diamniadio et portant sur la revue du portefeuille de la Banque islamique de développement au Sénégal.
Lors de cette rencontre présidée par le ministre secrétaire d’État aux Coopératives et à l’Encadrement paysan, Alpha Ba, les deux parties ont échangé sur les mécanismes permettant de renforcer la cohérence entre les interventions des différents partenaires. Même si, précise-t-il, cette réunion technique ne vise pas à évaluer le bilan des projets pour en distinguer les plus performants, il permet d’identifier les manquements et d’apporter des rectificatifs, les projets étant évolutifs. L’autre avantage de cette initiative, selon M. Ba, réside dans l’opportunité d’instaurer un dialogue institutionnel entre les projets afin de voir la cohérence d’ensemble. Le ministre souligne l’importance du renforcement de la synergie entre les différents ministères intervenant dans ces projets.
Abondant dans le même sens, Rachid Sam estime que cet atelier constitue une opportunité pour faire le point sur l’état de mise en œuvre du portefeuille, comprendre la situation exacte en termes de maturité, de taux de décaissement et d’ancienneté des projets et trouver des solutions aux difficultés rencontrées.
C’est la première fois que le ministère de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Élevage organise cette revue avec la Bid. Il s’agit, selon Alpha Ba, d’identifier, au sein du ministère, les mécanismes permettant d’assurer une meilleure cohérence des interventions des partenaires et les différents projets. « Notre ministère est l’un des plus dotés en matière de portefeuille de projets. Malheureusement, il existe un déficit de communication entre les projets eux-mêmes, les projets et leur tutelle, ou encore entre le ministère de l’Agriculture et d’autres ministères impliqués », a-t-il constaté.
Mohamed DIÈNE (RUFISQUE-Correspondant)