Des espaces de développement doivent être davantage créés pour le secteur privé, en libérant les énergies par la liberté économique. C’est ce qu’a soutenu vendredi, le ministre de l’Économie, du Plan et de la Coopération, Abdourahmane Sarr, lors d’une table ronde sur le thème : « stimuler l’emploi par le capital humain : un partenariat public-privé au service de la prospérité ».
Face à l’ampleur des besoins et à la réduction des marges de manœuvre budgétaire consécutive à une accumulation excessive de la dette publique (119% du PIB en 2024), le ministre de l’Économie, du Plan et de Coopération, Abdourahmane Sarr estime qu’un changement de paradigme s’impose.
Ainsi, il relève que le développement du capital humain stimule la création d’emplois en améliorant la productivité et la compétitivité. Mais aussi, en favorisant l’innovation et la croissance et en assurant l’adéquation des compétences des travailleurs aux besoins du secteur privé.
« Pour ce secteur privé des espaces de développement doivent être davantage créés en libérant les énergies par la liberté économique. En un mot, le développement du capital humain contribue à renforcer le processus d’industrialisation et de développement du secteur privé, tel que prôné dans la Stratégie nationale de développement (SND) », a-t-il dit.
En réalité, cette politique industrielle et de développement du secteur privé s’articule autour de deux piliers. D’une part, le gouvernement a opté pour le développement de quatre moteurs de croissance. Il s’agit de l’industrie agro-alimentaire, des extractives (hydrocarbures et mines), des industries manufacturières et des services à valeur ajoutée (industries créatives et culturelles, tourisme, et le numérique, notamment).
Renforcer la formation duale Ecole-Entreprise
Au-delà, le ministre de l’Économie a souligné que le renforcement de la formation duale Ecole-Entreprise offrira un « potentiel considérable » pour rapprocher l’apprentissage du milieu professionnel.
« S’agissant de la santé, le gouvernement devra mener des réformes incitatives à l’installation des établissements privés (cliniques, pharmacies, laboratoires d’analyse, etc.) en vue de renforcer l’accès aux soins et aux médicaments », a-t-il préconisé.
Pour relever les plateaux techniques au niveau des pôles de développement, l’État devra, selon lui, encourager le Partenariat Public-Privé (PPP). Qui, permettra de combler le déficit d’équipement dans les structures publiques, savoir le matériel d’imagerie médicale, matériel d’analyse sanguine, etc.
Pour cela, il a notifié que le secteur privé pourrait s’installer à l’intérieur de l’établissement ou mettre à leur disposition le matériel médical dont l’utilisation sera facturée.
Prôner une gouvernance tripartite communauté-secteur privé-collectivité
« Les collectivités territoriales et les communautés devraient s’impliquer davantage dans la mise en œuvre de la politique nationale de santé communautaire pour renforcer le réseau de soins de proximité et la prévention, particulièrement en milieu rural. Comme pour la santé, une gouvernance tripartite communauté, secteur privé, collectivité aidera », a préconisé le ministre.
Par ailleurs, pour le ministre Abdourahmane Sarr, les collectivités devraient entretenir un dialogue fécond avec les représentants de l’administration publique déconcentrée dans la formulation et la mise en œuvre des politiques éducatives et sanitaires. Ceci, conformément à la SND qui consacre la primauté du local sur le sectoriel.
Enfin, pour favoriser l’inclusion en matière d’accès à l’éducation et à la santé, il a rappelé que le gouvernement entend s’appuyer sur la digitalisation.
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« Pour l’éducation, cette mesure devrait permettre notamment de combler le déficit d’établissement d’enseignement par la formation ouverte à distance, d’améliorer l’accès aux ressources pédagogiques, à travers le développement de plateformes numériques et d’assurer le suivi des performances des apprenants », a-t-il dit.
En ce qui concerne la santé, M. Sarr trouve que la digitalisation devrait faciliter la mise à disposition de dossiers patients numériques (DPN), le développement de la télémédecine et l’optimisation de l’organisation et du fonctionnement des établissements publics de santé par l’Intelligence artificielle.
« La mise en œuvre de toutes ces mesures permettra au Sénégal de saisir le dividende démographique nécessaire au développement des moteurs de croissance identifiés dans les pôles territoire et à l’amélioration de l’accès à un emploi décent », a-t-il conclu.
Mariama DIEME

