À mi-parcours de sa mise en œuvre, le Projet Régional d’Appui au Pastoralisme au Sahel – Phase 2 au Sénégal (PRAPS2-SN) a organisé une caravane de presse pour mettre en lumière ses réalisations. Trois jours durant, les journalistes ont séjourné dans un milieu pastoral en pleine mutation. Ici, un périmètre de culture fourragère soigneusement irrigué. Là, une ferme laitière moderne intégrée à la culture fourragère. Plus loin, un poste vétérinaire flambant neuf, symbole d’un service public de santé animale de proximité. Partout, les infrastructures s’élèvent, et les témoignages des bénéficiaires traduisent la même conviction : le projet change la vie des pasteurs et agropasteurs en renforçant leur résilience face aux défis quotidiens.
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Mamadou Abib Mboup, un jeune entrepreneur modernise la production laitière à Lour Escale
Après Ndam, la caravane de presse a fait cap sur Ndiapardou, dans la commune de Lour Escale (Koungheul) où se trouve la ferme laitière de Mamadou Habib Mboup. Son projet, évalué à 17 millions de FCFA environ est subventionné à hauteur de 60%, soit 10 millions F CFA, par le PRAPS2-SN. L’exploitation combine production laitière et culture fourragère. Grâce à quatre vaches de race montbéliarde, dont deux déjà en lactation, la ferme produit actuellement 20 litres de lait par jour, écoulés localement. L’objectif à terme est d’atteindre 60 litres au moins par jour avec un cheptel renforcé. « Ce projet est pour moi un rêve devenu réalité. Grâce au soutien du PRAPS2-SN, j’ai pu moderniser mon élevage et investir de manière conséquente. C’est aussi grâce au Projet que le forage permet d’assurer l’alimentation en eau de tout le village.», confie Mamadou Mboup, qui ambitionne de créer de l’emploi local et d’inspirer d’autres jeunes.
A l’image de ce promoteur, Mamadou alpha Sy établit à Ndioum a lui aussi bénéficié de l’appui du PRAPS2 SN. Ce jeune homme a mis en place une ferme intégrée et une boucherie moderne, grâce à un appui de 9,5 millions FCFA, soit 60% du financement global du projet. La ferme de 5 hectares située sur la rive du bras du fleuve se spécialise dans l’élevage de bovins et dans l’aviculture. Optant pour un système d’embouche moderne, M. Sy a construit une étable composée de 20 box pour des bovins à engraisser et une boucherie moderne située sur la route principale de Ndioum. Afin de supporter l’alimentation du bétail, M. Sy cultive du pannicum et du malalfalfa sur une superficie d’un hectare. Son business emploie 10 jeunes de la localité. « Grâce à l’appui du PRAPS2, j’ai pu structurer mon activité, moderniser mes installations et surtout créer des emplois pour les jeunes de Ndioum. Aujourd’hui, je suis fier de contribuer à la sécurité alimentaire de ma région et de montrer que, même à partir de peu, on peut bâtir quelque chose de grand », indique M. Sy.
Bondji, un marché à bétail sous régional
La caravane de presse a fait escale au marché à bétail de Bondji. En ce jeudi jour de marché, le site bouillonne d’activités. L’affluence est au rendez-vous. Des troupeaux de petits ruminants s’entassent dans des enclos spécialement aménagés, tandis que les bovins, imposants, patientent dans des espaces dédiés : ça achalande de partout.
Ce site, construit par le projet pour un coût de 107 millions F CFA, s’étend sur 1 hectare, peut accueillir 3 000 petits ruminants, 1 000 bovins et 100 équidés. Chaque semaine, il vibre d’activités et répond aux besoins des acteurs de l’élevage qui souhaitaient depuis longtemps un cadre structuré, sécurisé et fonctionnel pour leurs transactions. « Avant l’érection de ce foirail, nous travaillions dans des conditions très difficiles, faute d’organisation », a témoigné Yoro Sagna, le président du comité de gestion (Coges).
La caravane a ensuite rencontré Mme Dieynaba Bocoum à Kanel. Transformatrice de produits agroalimentaires et cosmétiques, elle a bénéficié d’une formation et d’un kit de démarrage grâce au projet. «Pendant six mois, j’ai été formée aux métiers de la transformation agroalimentaire», a-t-elle confié. Aujourd’hui, grâce à ces compétences, elle transforme plusieurs types de céréales et de produits cosmétiques vendus dans sa boutique à Kanel. Mme Bocoum fait partie de la 1ère cohorte de 140 femmes et jeunes formés et équipés. Une 2ème cohorte de 399 apprenants est déjà en formation dans divers métiers en milieu pastoral.
Missirah Wadène : un poste vétérinaire moderne pour améliorer les conditions de travail des techniciens de santé animale
Toutes ces réalisations illustrent l’impact concret du projet PRAPS2-SN sur le terrain. Elles consolident la trajectoire du projet vers le renforcement de la résilience des communautés pastorales et agropastorales à travers l’amélioration de la santé animale, la gestion durable des paysages, le développement des chaînes de valeur bétail, ainsi que l’inclusion sociale et économique des femmes et des jeunes.