Qui succédera à Akinwumi Adesina ? À quelques heures de l’élection à Abidjan, c’est encore le suspense. Amadou Hott, Samuel Munzelé, Sidi Ould Tah, Bajabulile Swazi Tshabalala et Mahamat Abbas Toll, tant de noms aux parcours divers. Mais l’ambition est unique, servir l’Afrique à travers cette institution bancaire, pour le développement.
Amadou Hott, parcours et ambition d’un chevronné
En lice pour la présidence de la Banque africaine de développement, le Sénégalais Amadou Hott connaît bien cette maison. En plus d’y avoir fourbi ses armes pendant de bonnes années de sa carrière, c’est en 2024 qu’il a démissionné de son poste de Conseiller en charge des Infrastructures. Et c’était pour éviter tout conflit d’intérêt ou d’initié mais également mais pour mieux préparer sa candidature. Amadou Hott a été nommé comme envoyé spécial et ambassadeur mondial pour l’Alliance pour l’infrastructure verte en Afrique (Agia) en décembre 2022. L’Agia est une institution lancée en novembre à la faveur de la Cop 27 à l’initiative de l’Union africaine et d’Africa50 avec l’appui notamment de l’Afd, de la Fondation Rockefeller. Spécialiste des marchés financiers de formation, Amadou Hott a servi dans les domaines de la finance structurée, de la gestion de fonds souverains et dans le développement de solutions énergétiques intégrées sur les places financières de New York, Londres, Dubaï et Lagos. Avant d’entrer dans le Gouvernement de l’ancien président la République Macky Sall, en avril 2019, le natif de Thiaroye-Yeumbeul avait occupé les fonctions de vice-président de la Bad en charge de l’Électricité, de l’énergie, de la croissance verte et du changement climatique et était parvenu à amener l’institution, en 2017, à consacrer 100% de ses investissements dans la production d’électricité aux énergies renouvelables. Amadou Hott a également été conseiller de l’ancien président de la République Macky Sall. Au Sénégal, il a eu le mérite d’avoir lancé le Fonds souverain des investissements stratégiques (Fonsis), en 2012-2013.
Sidi Ould Tah, un expérimenté des arcanes financiers
Parmi les candidats en lice, Dr Sidi Ould Tah est le Directeur général de la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (Badea) depuis juin 2015. Avant d’être nommé à ce poste, il était ministre des Affaires économiques et du Développement de la Mauritanie. Il a débuté sa carrière à la Banque mauritanienne pour le développement et le commerce. Il a ensuite travaillé à l’Agence arabe pour l’investissement et le développement agricole, avant de rejoindre le Groupe de la Banque islamique de développement. Durant sa carrière, il a aussi été membre de plusieurs conseils ministériels, comités et conseils d’administration, notamment président du Conseil National des Statistiques, secrétaire permanent du Conseil Présidentiel pour l’Investissement, membre du conseil général de la Banque centrale de Mauritanie. Dr Tah était le gouverneur de la Mauritanie à la Banque mondiale, à la Banque islamique de développement, à la Banque africaine de développement, au Fonds arabe pour le développement économique ainsi que plusieurs autres institutions arabes et africaines. Au plan académique, il est titulaire d’un doctorat en économie de l’université de Nice-Sophia-Antipolis et d’un Diplôme d’études approfondies (Dea) en économie de l’université Paris VII. Il a également participé à des programmes exécutifs en investissement, leadership, gestion d’actifs et ingénierie financière avec le Harvard Institute for International Development (États-Unis), la London Business School (Royaume-Uni) et le Swiss Finance Institute (Suisse).
Mahamat Abbas Tolli, expert monétaire
Mahamat Abbas Tolli (Tchad) est l’ancien gouverneur de la Beac. Candidat à la présidence de la Bad, il bénéficie du soutien de la zone Cemac. Il est Expert financier diplômé de l’Université du Québec et de l’École nationale d’administration. Il a démarré sa carrière en tant que Directeur-général des Douanes et des Droits indirects en 2001. Il a ensuite été ministre des Finances en 2006 et ministre de l’Infrastructure en 2011. Par la suite, Abbas Mahamat Tolli a été Secrétaire général de la Beac en 2008, puis Secrétaire général de la Commission bancaire en 2012. C’est en 2015, qu’il devient président de la Banque de développement des États de l’Afrique centrale (Bdeac), où il met en œuvre un vaste programme de modernisation. L’un de ses premiers chantiers a été la réforme des systèmes informatiques, le renforcement du cadre de gouvernance et l’optimisation du recouvrement des prêts. D’ailleurs, c’est avec lui que, la Bdeac a enregistré une progression nette avec 175 projets en cours, ce qui équivaut à un financement de 973 milliards de FCfa.
Samuel Munzelé, un cadre international
Également candidat, Samuel Munzele Maimbo a été vice-président chargé du budget, de l’évaluation des performances et de la planification stratégique de juillet 2023 à janvier 2025. À cette station, il assurait la supervision du budget annuel du programme de la Banque mondiale. Parmi ses rôles figurait également celui de conseiller de la la haute direction de la Banque mondiale sur l’allocation des ressources. Durant sa carrière, il a capitalisé une trentaine d’années d’expériences dans le développement, les marchés financiers, la mobilisation de ressources et la planification stratégique. Ainsi, il a dirigé pendant 27 mois, le département de mobilisation des ressources de l’Association internationale de développement (Ida) et des finances d’entreprise de la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (Bird). Il a également travaillé au sein de la division Finance, Compétitivité et Innovation (Fci) de la Banque mondiale, notamment en tant que responsable de la stratégie et des opérations, ainsi que responsable du financement à long terme et de la gestion des risques, soutenant des programmes dans les domaines du financement agricole et de l’assurance, du développement des marchés de capitaux, de la gestion des risques de catastrophe, du financement du logement, des infrastructures, des retraites et de l’assurance, ainsi que du financement climatique.
Bajabulile Swazi Tshabalala, l’ambition de prendre des galons
De nationalité sud-africaine, Bajabulile Swazi Tshabalala a occupé le poste de Vice-présidente des finances et Responsable financière du Groupe de la Banque africaine de développement depuis qu’elle a rejoint le Groupe en août 2018. Elle a été nommée, à la suite du départ à la retraite de Charles Boamah. Au cours des trois dernières années, Swazi Tshabalala a occupé plusieurs postes de direction clés au sein de la Banque, notamment celui de coprésidente du Comité de pilotage chargé de coordonner les activités à l’échelle de la Banque, de concert avec le Président, en vue de garantir le succès de la 15e reconstitution du Fonds africain de développement (Fad-15) et de la septième augmentation générale du capital de la Banque africaine de développement. Durant sa carrière, elle a été Directrice générale d’une société privée de conseils en finance et en ingénierie, Barbican Advisory Group. Avant d’occuper ce poste, elle était présidente directrice générale de la société d’investissement Idg Group, de 2006 à 2012. Elle a rejoint le conglomérat géant, Transnet Soc, en 1996, en qualité de Directrice adjointe du Trésor (Fonds) jusqu’en 1998, date à laquelle elle a été nommée Directrice du Trésor (1998-2001). De 2001 à 2004, elle a été Directrice générale des services institutionnels.
Par Demba DIENG