Le ministre de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Élevage, Mabouba Diagne, et celui de l’Industrie et du Commerce, Serigne Guèye Diop, sont revenus, mardi, sur les nombreux défis qui plombent l’essor du sous-secteur de l’horticulture.
Le ministre de l’Industrie et du Commerce, Serigne Guèye Diop, a pris part, mardi 5 août, à Diamniadio, aux côtés de son collègue de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Élevage, Mabouba Diagne, à l’ouverture du premier forum national destiné au secteur de l’horticulture. M. Diop a fait savoir que l’avenir du Sénégal repose sur l’agriculture et l’industrie, deux secteurs qui constituent 60 à 70 % du Pib. Malgré l’importance et le potentiel du secteur de l’horticulture, celui-ci est confronté à des défis persistants. « Ce secteur souffre, depuis de longues années, d’une sous-production et des dégâts liés aux pertes post-récolte », déplore-t-il.
À cet effet, il a identifié deux facteurs : l’organisation du marché et le stockage tampon. M. Guèye a rappelé que la production arrive en même temps sur le marché sans tenir compte de la demande. Pour éviter cette situation préjudiciable, il insiste sur l’urgence de disposer d’un stockage tampon (buffer). « Il nous faut ce stockage tampon qu’on n’a jamais réussi à faire en 65 ans », regrette-t-il. L’autre aspect demeure la qualité, un défi qui complique l’accès de nos produits aux marchés internationaux. « Un produit horticole qui n’est pas bien conditionné, pas bien séché et pas bien stocké ne peut pas être conservé. C’est ce qui fait qu’on a 10, voire 20 %, des récoltes qui pourrissent au bout de quelque temps », ajoute le ministre. *
La faible part de transformation de ces produits horticoles allonge la liste des problèmes. Serigne Guèye Diop demeure conscient que le déficit d’infrastructures et de la formation industrie constituent un obstacle pour booster la chaîne de valeurs. Challenge de la planification agricole Ce premier forum, au-delà de faire une radioscopie sans complaisance de la filière horticole, particulièrement des défis, a été l’occasion pour Mabouba Diagne et Serigne Guèye Diop de faire des annonces sur les ambitieuses initiatives en cours afin d’accompagner l’horticulture.
Pour faire face à la problématique liée au manque de structures de stockage, le ministre de l’Industrie et du Commerce informe que son département et celui de l’Agriculture réfléchissent sur une solution définitive : le programme froid pour stocker les produits horticoles. Celui-ci vise à permettre au Sénégal de ne plus perdre un seul kilogramme de pommes de terre, d’oignons ou de tomates. Les deux ministres sont tombés d’accord sur l’urgence d’arriver à une planification agricole. « Le problème de l’horticulture demeure, en partie, l’absence de la planification », estime M. Diop, répétant que tout le monde sème et récolte au même moment.
Pour ce faire, il dit avoir sollicité l’Agence de Régulation des marchés (Arm) pour travailler sur un programme national de couverture des besoins de stockage. Sa conviction est qu’il urge de réfléchir sur un autre modèle, car celui en place ne marche pas. « Si la production nationale dépasse la planification proposée par l’Arm, des problèmes vont se poser », souligne le ministre qui s’est engagé à accompagner les acteurs à implanter des unités de transformation dans les fermes (des Pme).
Mohamed DIÈNE (Correspondant)