Le référentiel « Sénégal 2050 », qui ambitionne de bâtir une économie performante, durable et créatrice d’emplois, mise d’abord et avant tout sur une accélération massive de l’investissement privé national.
En parcourant le document « Sénégal 2050 », une remarque s’impose indiscutablement : c’est la confiance accordée au secteur privé national — une confiance dans son savoir-faire et son engagement. Surprise ? Non. Pastef a toujours affirmé que le « Sénégal souverain, juste et prospère » qu’il veut bâtir sera porté par une économie endogène avec un secteur privé fort. Une marque d’attention qui sonne comme une victoire pour les entrepreneurs et investisseurs locaux, qui ont toujours dénoncé leur marginalisation dans l’attribution des marchés publics. Joignant l’acte à la parole, le Premier ministre Ousmane Sonko avait reçu en audience, dès sa prise de fonction, l’homme d’affaires Serigne Mboup, pour discuter précisément de la priorité que le nouveau gouvernement accorde au rôle important du secteur privé national.
« Nous devons croire en nous-mêmes. Aucun pays ne peut se développer s’il compte uniquement sur les financements extérieurs », relève Ousmane Sonko. Et le président-fondateur du cabinet Performances Group, Victor Ndiaye, qui a contribué à l’élaboration de « Sénégal 2050 », est formel : le nouveau référentiel sera utilisé pour promouvoir un « État stratège », qui planifie son développement en s’appuyant simultanément sur un secteur privé national fort. Le Sénégal va, dit-il, passer d’une « économie désarticulée et à faible valeur ajoutée » à une « économie intégrée et à forte valeur ajoutée », grâce à un secteur privé qui aura grandement joué sa partition « parce que impliqué, soutenu et renforcé ». L’objectif est d’asseoir un véritable développement endogène, avec l’implication de tous les acteurs.
De 1960 à nos jours, des dysfonctionnements ont jalonné le parcours du secteur privé national, pourtant créateur d’emplois, de richesses et de valeur ajoutée. Ces dysfonctionnements ont pour noms : désorganisation, faible soutien financier de l’État et manquements d’ordre administratif. Résultat : l’actuel secteur privé sénégalais est incapable de jouer son rôle dans la croissance économique, créant peu d’emplois et générant insuffisamment de recettes fiscales pour financer les infrastructures sociales et économiques essentielles au développement du pays. « Nous avons voulu apporter des correctifs, conscients que seul un secteur privé fort peut favoriser la création de richesses et d’emplois pour nos jeunes », soutient le Premier ministre. L’apurement de la dette intérieure s’inscrit dans cette dynamique de rupture.
Une « phase de transition essentielle » pour établir les bases des nouvelles priorités, ce qui devrait stimuler plusieurs sous-secteurs d’activités économiques. Plus que de soutenir le développement économique, le secteur privé national est appelé, dans ce nouveau référentiel, à établir des partenariats public-privé complets et détaillés. Les besoins en financement du Plan quinquennal (2024-2029) sont estimés à plus de 18 500 milliards de Fcfa. Cet investissement sera assuré à 62 % par le budget de l’État, 23 % en partenariats public-privé et 14 % par le privé pur. Ce qui annonce de belles perspectives pour le secteur privé national, surtout avec l’Apix, qui a décidé de renforcer son soutien et son accompagnement aux investisseurs et entrepreneurs nationaux.