Dans sa volonté de moderniser et de restructurer le réseau de transport de Dakar, le Conseil exécutif des transports urbains durables (Cetud) a lancé plusieurs initiatives d’envergure. Parmi elles, le projet Rtc (Réseau de Transport Collectif), une réponse concrète aux défis posés par la croissance démographique, l’urbanisation rapide et les besoins croissants en mobilité urbaine motorisée.
Grâce au soutien de la Banque mondiale, le projet Rtc ambitionne d’offrir à Dakar un système de mobilité durable, structuré et performant. Il prévoit la mise en place d’un réseau hiérarchisé de 103 lignes de bus, dont 32 lignes prioritaires, visant à renforcer l’intermodalité avec les transports capacitaires que sont le Bus Rapid Transit (Brt) et le Train Express Régional (Ter). Ce nouveau réseau permettra d’assurer à la fois les liaisons de rabattement vers les grands axes et la desserte des quartiers densément peuplés de la capitale.
À l’occasion des Jeux Olympiques de la Jeunesse, que Dakar accueillera l’année prochaine, une phase pilote du projet sera mise en œuvre. Elle comprendra la mise en service de 14 lignes du réseau prioritaire, environ 400 bus à gaz naturel comprimé (Gnc), une fréquentation quotidienne estimée à 435 000 passagers, 30 km de voirie aménagée, 9 carrefours équipés de signalisation lumineuse tricolore, 15 terminus dont certains dotés de bâtiments d’exploitation, 2 ateliers dépôts modernes, à Keur Massar et Ouakam, environ 700 arrêts et abribus avec du mobilier urbain adapté.
Un projet respectueux de l’environnement
Le projet Rtc intègre une forte dimension environnementale. Une Étude d’impact environnemental et social (Eies) et un Cadre de politique de réinsertion (Cpr) ont été réalisés et validés. Le projet a également obtenu le Certificat de Conformité Environnementale. Les bus utilisés, fonctionnant au gaz naturel, permettront de réduire considérablement les émissions de CO₂, contribuant à une mobilité urbaine plus propre. La mise en œuvre de la première phase du projet générera d’importants bénéfices socioéconomiques et environnementaux, notamment à travers la création d’emplois qualifiés, l’amélioration de l’accès aux transports en commun, le désengorgement des axes routiers, l’augmentation de la fréquentation des transports collectifs.
Le coût global du projet est estimé à 267,8 milliards de Fcfa, financé par L’État du Sénégal (57,8 milliards de Fcfa), la Banque européenne d’investissement (Bei) (109,5 milliards de Fcfa), l’Agence française de développement (67,9 milliards de Fcfa), la KfW (banque allemande de développement) (19,7 milliards de Fcfa), l’Union européenne (UE) : 12,9 milliards de Fcfa. Prévue pour être opérationnelle en décembre 2026, la deuxième phase du projet Rtc introduira des innovations majeures dans le système de transport public urbain sénégalais. Il est prévu la mise en service de 14 lignes du réseau prioritaire, couvrant 222 km dans la région de Dakar, le renforcement de l’intermodalité avec le Brt et le Ter, la création d’un réseau structurant assurant plus de 80 % des rabattements vers ces deux infrastructures, l’amélioration de la qualité des services et de l’accessibilité des zones périphériques, la modernisation des équipements, l’intégration tarifaire et l’interopérabilité entre les différents modes de transport.
Oumar FEDIOR