Une équipe du ministère de l’Agriculture séjourne à Podor, depuis hier, pour échanger avec les producteurs sur l’installation d’une unité de stockage frigorifique pour les produits horticoles.
Les pertes post-récoltes constituent un véritable casse-tête pour les producteurs du département de Podor. Une récente étude, réalisée par l’Initiative prospective agricole et rurale (Ipar), estime ces pertes à plus de 5,6 milliards de FCfa dans le département, une anomalie que le ministère de l’Agriculture souhaite corriger. Depuis hier, ses services sont en mission dans cette partie nord du pays pour rencontrer les acteurs. Lors d’une réunion, tenue au Conseil départemental et présidée par l’adjoint au préfet Ousmane Sidibé, ils ont échangé sur l’installation d’une unité de stockage frigorifique pour les produits horticoles dans le département.
« Dans la zone nord, les deux localités retenues par le ministère de l’Agriculture sont Rosso et Podor. Il s’agit de construire des chambres froides pour soulager les producteurs », a déclaré Aminata Coly, de la Direction de la modernisation de l’équipement rural (Dmer), par ailleurs cheffe de la délégation. Dans le département de Podor, le ministère de l’Agriculture envisage de construire un magasin de 3.000 tonnes, une idée saluée par les producteurs qui attendent avec impatience sa concrétisation. « Bénéficier d’une infrastructure de ce genre pourrait considérablement réduire les pertes post-récoltes. Nous sommes impatients de disposer de ces installations », s’est réjoui Silèye Thiène, président de la Filière gombo du département de Podor.
Pour pouvoir bénéficier de ce financement, le département de Podor doit proposer un site d’au moins deux hectares. « Il y aura des installations à l’intérieur pour permettre aux camions de manœuvrer facilement. Le site doit également être accessible aux camions, même en période d’hivernage », a expliqué Ahmet Wade, technicien supérieur au ministère de l’Agriculture. Au cours des échanges, les acteurs ont identifié des sites comme Guédé Village, Thillé Boubacar ou encore Gamadji Saré. Les mairies et le Conseil départemental sont invités à s’impliquer pour la réalisation de ce projet. « Si nous parvenons à avoir un site répondant aux critères et que toutes les conditions sont remplies, les travaux ne devraient pas dépasser six mois », a déclaré la cheffe de délégation.
Les produits retenus pour le stockage sont la pomme de terre et l’oignon. Toutefois, l’entrepôt pourra accueillir d’autres variétés comme la banane ou encore le gombo. Mais, à la place d’un magasin de 3000 tonnes dans une seule localité, Mamadou Niang, président de la Coopérative agro-sylvo-pastorale, suggère des magasins de 1000 tonnes dans trois localités différentes. Ceci, dit-il, aura l’avantage de faire éviter aux producteurs de parcourir de longues distances.
Les acteurs ont insisté sur la gestion et le suivi du futur magasin ; des inquiétudes bien prises en compte par le ministère de l’Agriculture. « L’utilisation de ces installations sera payante, mais il est important de tout faire pour que ce soit accessible aux producteurs. Dans notre démarche, les acteurs seront impliqués du début à la fin », a précisé Aminata Coly.
Mamadou THIAM (Correspondant)