Le ministère de la Fonction publique a dévoilé, hier, le rapport général des concertations nationales sur la réforme du service public. Fruit d’une large consultation, le document présenté devant le Premier ministre identifie plusieurs lacunes majeures dans l’administration sénégalaise telles que la faible compétence des ressources humaines, l’accès difficile aux services, l’absence d’accueil professionnel, les retards, la corruption et le manque d’infrastructures.
A l’occasion de la remise du rapport général des concertations nationales sur la réforme du service public, le ministre de la Fonction publique et de la Transformation du service public, Olivier Boucal a remis au Premier ministre Ousmane Sonko, le rapport général des concertations nationales sur la réforme du service public. Celui-ci dévoilé hier, au Centre de Conférence internationale Abdou Diouf (Cicad), à Diamniadio, devant de hautes personnalités de l’Etat, des universitaires et des partenaires techniques et financiers a révélé de nombreuses failles dans l’organisation et le fonctionnement de l’administration sénégalaise. Présentant, le rapport au nom du Comité chargé de l’élaboration du rapport sur les concertations nationales pour la réforme du service public (Coref), le Professeur Serigne Ahmadou Gaye a d’emblée souligné que pour aboutir au contenu de ce rapport, le comité a mené de larges consultations approfondies durant plusieurs mois auprès des usagers et des institutions de l’Etat. Selon lui, suite à un diagnostic complet issu de consultations et de concertations, il a été noté plusieurs lacunes.
« Le travail sur le terrain, dans les différentes régions, tiré aussi des plateformes, nous a permis d’avoir des constats généraux. L’un des premiers constats généraux, c’est l’insuffisance et le faible niveau de compétence des ressources humaines », a souligné M. Gaye. Diagnostic complet Selon lui cet élément a été systématiquement analysé dans tous les avis et opinions recueilli par leurs soins. Au-delà de cette lacune, le rapport souligne l’accès difficile aux services, l’absence d’accueil professionnel, les retards, la corruption, etc. Pour l’accès au service, Selon Serigne Ahmadou Gaye la situation est la même que ce soit pour l’accès physique ou même l’accès virtuel. Cette difficulté découle d’abord de l’inadaptation des infrastructures qui ne permet aux personnes à mobilité réduite ou souffrant de handicap l’accès aux bâtiments publics et ensuite des difficultés notées dans les services d’accueil et d’orientation. « S’il y a vraiment une question qui mérite une attention, c’est l’accueil et l’orientation.
Nous avons constaté deux choses. Là où il y a l’accueil, il n’y a pas de professionnels dédiés. Ou encore plus grave il y a complètement l’absence d’accueil », a relevé M. Gaye. Autres lacunes notées par le Coref, ce sont les entorses au principe de la continuité du service public qui selon lui, sont liés à trois types d’absentéismes identifiés. Le premier, qualifié de micro-absentéisme, concerne ces agents qui arrivent systématiquement en retard au bureau et repartent bien avant l’heure officielle de fermeture. Le deuxième, l’absentéisme social, est enraciné dans les réalités culturelles et sociales du pays comme les cérémonies familiales, événements communautaires qui sont autant d’occasions régulièrement invoquées pour s’absenter.
Et enfin, l’absentéisme légal qui découle des multiples séminaires, formations et déplacements professionnels, notamment dans les régions à l’occasion desquels souvent un seul agent assure tout le service. Selon M. Gaye ce triptyque d’absences mine le principe fondamental de la continuité du service public. « Et d’autres constats généraux aussi sont liés aux infrastructures et aux équipements. Il y a aussi le manque de moyens matériels, logistiques et informatiques qui est fréquent dans plusieurs services », a relevé le rapport.
Par Souleymane WANE