L’Etat du Sénégal a bénéficié d’un financement concessionnel de 115 millions de dollars, soit 65 milliards de francs CFA, de la Banque mondiale pour soutenir les réformes budgétaires et renforcer la gestion des finances publiques. L’annonce a été faite par l’institution de Bretton Woods à travers un communiqué rendu public mercredi.
« La Banque mondiale a approuvé un financement concessionnel de 115 millions de dollars, soit 65 milliards de FCFA, pour soutenir les efforts du Sénégal visant à améliorer la viabilité de la dette publique, renforcer la gestion des finances publiques et accroître la mobilisation des ressources intérieures », rapporte-t-elle.
Cette enveloppe comprend un volet de 105 millions de dollars, soit plus de 59 milliards de FCFA, axé sur les résultats et un volet d’assistance technique de 10 millions de dollars, environ 5,7 milliards de FCFA, destiné à soutenir la gestion du changement, la transformation numérique et le renforcement des capacités institutionnelles. Le programme s’aligne sur le prochain cadre de partenariat de la Banque mondiale avec le pays.
Ce financement par l’intermédiaire de l’Association internationale de développement (IDA), précise la Banque mondiale, contribuera à la mise en œuvre du programme phare de réforme du gouvernement, à savoir le Programme pour la transparence dans la gestion des finances publiques et l’assainissement des finances publiques (SENFINTRAC) 2025-2029, qui est aligné sur la Vision 2050 du pays.
Le programme de renforcement de la viabilité budgétaire du Sénégal (SEN-FISCALE), selon la même source, témoigne d’un « partenariat solide » entre le gouvernement sénégalais et la Banque mondiale. Il vise à faire avancer des réformes budgétaires essentielles aux ambitions de développement du pays.
Créer les conditions d’une croissance plus inclusive
« En améliorant la manière dont les ressources publiques sont collectées, gérées et dépensées, le programme devrait contribuer à créer les conditions d’une croissance plus inclusive, d’une meilleure prestation de services et d’une plus grande résilience aux chocs économiques et climatiques, contribuant ainsi aux objectifs plus larges du Sénégal de prospérité partagée et d’opportunités élargies pour tous », souligne le texte.
L’opération soutient les réformes dans trois domaines clés : la gestion des finances publiques, la viabilité de la dette publique et la mobilisation des ressources intérieures. Ces efforts de la Banque mondiale sont étroitement alignés avec le programme de réforme plus large du gouvernement, y compris la prochaine série de financements de politiques de développement RESET (Réformes pour la stabilisation économique, la transformation et la transparence).
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« Nous saluons l’engagement ferme du gouvernement en faveur de la transparence de la dette et d’une gestion efficace des finances publiques. Cette initiative soutient l’ambition du Sénégal de mettre en place un système de gestion des finances publiques plus transparent, responsable et résilient », indique la directrice de division du Sénégal pour la Banque mondiale, Keiko Miwa.
En renforçant la gestion des finances publiques, en améliorant la viabilité de la dette publique et en augmentant la mobilisation des ressources intérieures, Mme Miwa affirme que le programme aidera le gouvernement à « fournir de meilleurs services publics ». Mais aussi, à « renforcer la confiance de la population » et à jeter les bases d’une stabilité budgétaire à long terme.
Soutenir la mise en place d’un système unifié d’enregistrement de la dette
Pour la Banque mondiale, le programme contribuera à « améliorer l’efficacité et la transparence des dépenses publiques ». Ceci, grâce au déploiement d’un système moderne de gestion financière et à l’utilisation accrue d’outils électroniques de passation des marchés. Il soutiendra également la mise en place d’un système unifié d’enregistrement de la dette et la consolidation des fonctions de la dette améliorant la transparence et la gestion de la dette.
« En ce qui concerne les recettes, le programme soutiendra les réformes visant à moderniser l’administration fiscale et douanière, y compris la mise en œuvre de la facturation électronique pour les contribuables de la TVA et l’introduction d’approches basées sur la performance dans les opérations douanières. Ces réformes seront soutenues par un solide programme de transformation numérique visant à améliorer le suivi en temps réel des finances publiques ainsi qu’à renforcer la gouvernance globale », lit-on dans le document.
Mariama DIEME