L’ONG Oxfam et l’Université numérique Cheikh Hamidou Kane (UN-CHK) ont lancé, ce jeudi, à Saint-Louis, le projet « Soutien numérique en faveur de l’entrepreneuriat des jeunes et des femmes » (Sajef). Ce projet vise à exploiter le potentiel du numérique pour favoriser l’entrepreneuriat des femmes et des jeunes.
L’Espace numérique ouvert (ENO) de Saint-Louis a accueilli la cérémonie de lancement de cette initiative, qui ambitionne de renforcer les compétences des étudiants dans la création de technologies destinées aux femmes entrepreneures. Celles-ci évoluent notamment dans la transformation des produits halieutiques ou la fabrication de détergents.
À Saint-Louis, une session de formation de trois jours a débuté mercredi, réunissant des étudiants sélectionnés dans le cadre du projet. « Nous voulons renforcer les activités des femmes par le biais du numérique. Cette session permettra aux jeunes de mieux structurer leurs idées technologiques afin qu’elles puissent être développées et mises à la disposition des femmes », a expliqué Albert Yéra Boubane, chargé de la communication et des médias à Oxfam Sénégal.
Le projet, qui sera également mis en œuvre à Mbour et Kolda, concerne 90 jeunes sélectionnés. Financé par la Fondation Internet Society (ISOC), il vise à dynamiser les activités génératrices de revenus des organisations communautaires de femmes dans les zones périurbaines et rurales ciblées. Il s’agit aussi de favoriser l’émergence d’écosystèmes de services numériques portés par de jeunes entrepreneurs.
« Nous avons d’abord réalisé une cartographie des GIE de femmes à Kolda, Mbour et Saint-Louis. Nous avons constaté qu’elles évoluent dans de nombreux secteurs, mais rencontrent plusieurs contraintes, notamment l’accès à Internet, aux applications et aux technologies pouvant les aider en communication, commercialisation et gestion de la relation client », a précisé le chargé de communication d’Oxfam Sénégal. Il a également souligné que la collaboration avec l’UN-CHK permettra d’encadrer les jeunes sélectionnés dans ces trois localités.
« Nous avons choisi de travailler avec des jeunes de Saint-Louis, Mbour et Kolda afin qu’ils puissent développer des solutions technologiques au sein de l’université et les mettre au service des femmes entrepreneures », a-t-il ajouté.
Au total, 21 groupements économiques ainsi que des micro et petites entreprises dirigés par des femmes ont été intégrés au projet SAJEF. Fama Sarr, transformatrice de produits halieutiques à Saint-Louis, a salué cette initiative, qui, selon elle, contribuera à moderniser leur secteur d’activité.
« Dans notre domaine, nous rencontrons d’énormes difficultés. Aujourd’hui, nous sommes à l’ère du numérique et devons moderniser nos méthodes. Ce projet va permettre aux étudiants de nous accompagner, nous les mamans, avec leurs connaissances. Cela ne peut être que bénéfique », a déclaré la représentante des GIE.
Jeanne SAGNA (Correspondante)