Le ministre de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Élevage, Mabouba Diagne, a présidé samedi à Saint-Louis l’atelier de bilan de la saison sèche chaude 2025. La rencontre a également servi de cadre à la signature du contrat-programme riz 2026–2030 entre l’État et le Comité interprofessionnel du riz (CIRIZ).
La rencontre, à l’initiative de la Société nationale d’aménagement et d’exploitation des terres du delta du fleuve Sénégal et des vallées du fleuve Sénégal et de la Falémé (SAED), à travers la Direction du développement et de l’appui aux collectivités territoriales (DDAC), a réuni les autorités administratives, partenaires techniques et financiers, ainsi que les principaux acteurs de la filière rizicole. La cérémonie marque une étape décisive dans la stratégie nationale de souveraineté alimentaire.
« Cet atelier s’ouvre dans un contexte porteur d’espoir et de transformation, marqué par la volonté résolue de Son Excellence le Président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, de traduire l’ambition de souveraineté alimentaire en résultats concrets », a déclaré le ministre dans son discours d’ouverture. Si les résultats de la saison sèche chaude 2025 sont jugés « historiques », le Sénégal continue d’importer en moyenne 1,3 million de tonnes de riz blanc par an. Une situation que le gouvernement entend inverser.
« Malgré les progrès réalisés, cette dépendance nous expose et nous oblige à un sursaut collectif. L’heure n’est plus aux déclarations de principe, mais à l’action concertée », a insisté M. Diagne. Le nouveau contrat-programme 2026–2030, fruit d’un processus inclusif avec les producteurs et les interprofessions, doit permettre de clarifier les responsabilités, de mobiliser les financements et d’améliorer la coordination. Un comité stratégique, coprésidé par le ministère et le CIRIZ, sera chargé du suivi et de la gouvernance.
Parmi les mesures annoncées figure la sécurisation du marché local à travers un dispositif de contrôle des importations, mais aussi des incitations destinées aux importateurs pour accompagner les jeunes producteurs. « Chaque grand importateur devra appuyer au moins cent jeunes exploitants, à raison de cinq hectares chacun », a précisé le ministre.
La riziculture est appelée à jouer un rôle central dans la Stratégie de souveraineté alimentaire (SSA 2025–2034) et dans l’Agenda national de transformation Sénégal 2050. Pour y parvenir, M. Diagne a appelé à la mobilisation de tous : « L’État accompagnera cette dynamique, mais il attend de chacun des producteurs, transformateurs, investisseurs privés et partenaires un engagement ferme et mesurable », a insisté le ministre.
La rencontre de Saint-Louis ouvre ainsi un nouveau cycle de planification agricole où l’objectif affiché est clair : franchir un pas décisif vers l’autosuffisance en riz.
Jeanne SAGNA (Correspondante)