Un atelier régional d’information et de sensibilisation sur le Programme de résilience du système alimentaire en Afrique de l’Ouest (PRSA/FSRP) s’est tenu ce 15 juillet 2025 à Saint-Louis. Mis en place par le gouvernement du Sénégal avec l’appui de la Banque mondiale, ce programme vise à accroître la préparation face à l’insécurité alimentaire et à renforcer la résilience des systèmes alimentaires sur l’ensemble du territoire national.
Financé à hauteur de 230 millions de dollars soit 134 milliards FCFA, le programme s’étend à toutes les régions du Sénégal et cible aussi bien les producteurs agricoles que les éleveurs. Selon le docteur Mohamed Lamine Dia, agroéconomiste et coordinateur du projet, ce programme est conçu pour intervenir à la fois dans l’urgence, mais aussi pour structurer durablement les filières agricoles et animales en les insérant davantage sur les marchés régionaux et internationaux. La rencontre dans la région nord était surtout axée sur le financement dénommé « AgroPartagé », un mécanisme innovant déployé à l’échelle nationale pour appuyer financièrement les initiatives rurales. Ce dispositif comprend trois fenêtres de financement adaptées à différents profils. Notamment les projets entre 3 et 5 millions FCFA, avec une enveloppe globale de 9 milliards FCFA. Elle cible notamment des filières prioritaires comme les céréales sèches, l’oignon, la pomme de terre, la banane, ainsi que les produits de l’élevage (viande, lait, porc), des projets de taille moyenne, de 5 à 28,5 millions FCFA, avec une enveloppe de 20 milliards FCFA.
Ce financement est cofinancé à hauteur de 70% et 80% pour les femmes et les jeunes, le reste étant à la charge du porteur de projet et enfin les projets de grande envergure jusqu’à 280 millions FCFA, avec un taux de subvention de 30%. Ainsi, pour bénéficier de ces fonds, des critères de sélection sont appliqués. « Les primo-bénéficiaires ne sont pas éligibles. Il faut justifier d’une activité réelle avec au moins une ou deux années d’expérience », précise Dr Dia. Un comité d’évaluation se chargera de vérifier la véracité des dossiers et leur conformité sur le terrain. Dans la région de Saint-Louis, le programme prévoit une collaboration renforcée avec la Saed pour l’aménagement de 4 700 hectares, auxquels s’ajoutent 1 500 hectares à Diouloulou, pour un budget global estimé à 15 milliards FCFA sur les cinq à six prochaines années. Selon le Dr Dia, le Sénégal entend à travers ce programme, relever les défis liés à la sécurité alimentaire, tout en renforçant l’intégration des filières agricoles dans une logique durable et inclusive, à l’échelle régionale comme internationale.
Jeanne SAGNA (Correspondante)