Le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a reçu en audience, hier, vendredi 22 août, à Yokohama (Japon), le directeur général adjoint du Fmi et le directeur du Département Afrique de l’institution. Selon le compte rendu publié sur la page Facebook de la présidence, les échanges ont porté « sur les perspectives économiques du Sénégal ». La source précise que la rencontre a permis de réaffirmer « la volonté commune de renforcer le partenariat stratégique entre le Sénégal et le Fmi ». Le chef de l’État avait déjà reçu le directeur général adjoint du Fmi, Gita Gopinath, lors de sa visite à Washington le 9 juillet. Ce dernier lui avait assuré du « soutien continu du Fmi », alors que le Sénégal s’efforce de résoudre l’affaire des déclarations erronées.
Cette nouvelle audience intervient au moment où une mission du Fmi séjourne au Sénégal (19-26 août 2025). Une visite de travail centrée sur le suivi technique des dossiers en cours et qui, d’après le ministère des Finances et du Budget, sera l’occasion de poursuivre les discussions entamées et d’échanger surtout sur l’exécution budgétaire 2025, la préparation de la Loi de finances initiale (Lfi 2026) et les réformes envisagées.
Le Fmi a suspendu ses décaissements (1,8 milliard de dollars) pour avoir, selon elle, des réponses et des engagements de la part des autorités sénégalaises, afin que cette dissimulation d’indicateurs alléguée (notamment une dette cachée de 7 milliards de dollars) ne se reproduise pas à l’avenir. Ces développements interviennent au moment où le Premier ministre Ousmane Sonko multiplie les critiques à l’encontre du Fmi qu’il accuse d’avoir « sa part de responsabilité dans la situation dont nous avons héritée ». « Ils ne peuvent pas venir chaque année et ne pas voir [des éléments] aussi gros. On a l’impression qu’il y a un souci (une volonté, Ndlr) d’asphyxier le pays, mais (il) tient encore », avait-il déclaré lors de la présentation du Plan de Redressement économique et social (Pres), le 1er août 2025, estimant que « rien ne justifie le retard des décaissements du Fmi ». De son côté, l’institution de Bretton Woods insiste sur les « mesures correctives visant à s’attaquer aux causes profondes des déclarations erronées » avant d’aller vers un nouveau programme.
Seydou KA