Le Sénégal s’apprête à tourner une page importante de son histoire économique. Le 19 décembre 2024, l’Assemblée générale des Nations Unies a adopté une résolution marquant le processus de retrait du Sénégal d’ici cinq ans, de la catégorie des Pays les Moins Avancés (PMA).
Cette décision, fondée sur les recommandations du Comité des politiques de développement et validée par le Conseil économique et social en juin 2024, représente une avancée significative dans le processus de développement de ces deux pays. Elle consacre les efforts constants déployés dans le domaine du développement et prévoit une période transitoire de cinq ans, visant à garantir une transition fluide et réussie.
Selon l’ONU, cette décision est un « événement capital » qui témoigne des avancées significatives du Sénégal dans la réalisation de ses objectifs de développement. Ce changement de statut espéré d’ici cinq ans, reflète une économie en pleine transformation, portée par des réformes structurelles, des investissements accrus et une meilleure gestion des ressources.
Une transition planifiée
La période transitoire de cinq ans permettra au Sénégal de finaliser son processus de graduation tout en maintenant ses programmes de développement en cours. La résolution 79/230 invite le pays à élaborer une stratégie nationale en collaboration avec les Nations Unies, ainsi que ses partenaires commerciaux et de développement bilatéraux et multilatéraux. Cette approche vise à minimiser les risques liés aux défis persistants, tels que les effets du changement climatique, la sécurité alimentaire et énergétique, ou encore la stabilité des marchés.
Au terme du processus en 2029, le Sénégal rejoindra la liste restreinte des pays africains ayant quitté les PMA, après le Botswana (1994), le Cap-Vert (2007) et la Guinée équatoriale (2017). Ces précédents montrent que cette transition peut ouvrir de nouvelles perspectives économiques et diplomatiques, à condition d’être accompagnée par une planification rigoureuse et des soutiens internationaux adaptés.
Une reconnaissance mondiale
Le retrait d’un pays de la liste des PMA symbolise une avancée majeure vers des objectifs de développement à long terme. Cependant, l’Assemblée générale des Nations Unies a rappelé que les pays en développement continuent de faire face à d’importants défis. Parmi ces obstacles figurent les conséquences durables de la pandémie de COVID-19, les conflits persistants et les effets aggravés du changement climatique. Ces éléments exercent une pression accrue sur les PMA, mettant fréquemment en danger les progrès accomplis.
Le Cambodge bénéficie également d’une décision similaire de l’ONU, avec des dispositions analogues pour une transition en douceur. Cela illustre une tendance mondiale où plusieurs pays autrefois classés comme PMA parviennent à franchir des étapes importantes dans leur développement socio-économique.
La liste des PMA est révisée tous les trois ans par le Comité des politiques de développement (CPD), un groupe d’experts indépendants qui rend compte au Conseil économique et social (ECOSOC) des Nations Unies. À la suite d’un examen triennal de la liste, le CPD peut recommander, dans son rapport à l’ECOSOC, d’ajouter ou de retirer des pays de la liste des PMA.
Cheikh Gora DIOP