En Chine, Sourakhata Tireira a bien réussi son intégration. Après 22 ans passés dans ce pays, le président-directeur général de Green Mobility entrevoit une coopération dynamique entre le Sénégal et son pays d’accueil : un partenariat qui permet aux investisseurs de s’épanouir et de créer de la valeur.
Les Sénégalais brillent partout. À travers leurs projets et leur expertise, ils font la fierté de toute une nation et hissent haut le drapeau. Sourakhata Tirera fait partie de ce lot d’hommes qui représentent dignement la diplomatie économique. Il est président-directeur général de Green Mobility. Sa société a récemment importé une centaine de voitures électriques, actuellement en circulation à Dakar dans le cadre du système VTC. Acteur économique, il est basé en Chine depuis 22 ans. Une connaissance du pays et du contexte qui lui permet d’apprécier la récente visite du Premier ministre Ousmane Sonko en Chine. Selon lui, ce dernier a fait un très bel exposé des opportunités d’investissement au Sénégal, dans tous les secteurs : énergie, infrastructures, nouvelles technologies, numérique, etc.
« Les Chinois ont été très séduits par les opportunités présentées. Ils ont manifesté une réelle envie d’aller à la découverte de ces perspectives. Nous avons aussi constaté l’assurance, la confiance et le discours rassurant que le Premier ministre a tenu pour convaincre les futurs investisseurs susceptibles d’être intéressés par les différents domaines d’activités », souligne l’homme d’affaires. À ses yeux, différents atouts permettent d’attirer les investisseurs. Il s’agit, d’après lui, du climat des affaires et de la stabilité du pays. Abordant son expérience dans le monde des affaires chinois, il note que c’est un terrain favorable. « Ils ont su mettre en place un modèle ici, dans la ville d’Iwu, ce qui a permis d’attirer pratiquement tous les fabricants chinois à venir s’y installer. Ils ont fini par faire la promotion de cette ville pour faire comprendre à tous les acheteurs du monde que la bonne destination, ou la destination idéale, c’est ici », reconnaît M. Tirera. Compte tenu de ce potentiel, il est d’avis que la Chine peut être un partenaire de choix pour le Sénégal et ses hommes d’affaires. « Je crois que c’est un modèle similaire que nous devrions essayer de mettre en place. Ils veillent à rassurer les premiers arrivants grâce à un contexte économique et social stable. Une situation qui leur permet de développer leurs entreprises sans avoir de crainte », magnifie Sourakhata Tirera.
Mettre les investisseurs locaux en première ligne.
L’Agence de promotion des investissements et des grands travaux (Apix) organise le forum Invest in Sénégal au mois d’octobre prochain. Sourakhata Tirera estime que la première chose à faire est de mettre en première ligne les investisseurs sénégalais. « Il faut que le patronat sénégalais soit parrainé par le gouvernement. Ensuite, il pourra accueillir tout autre investisseur », suggère-t-il. À côté, estime-t-il, le secteur privé doit parvenir à créer des emplois en masse. «Nous devons aussi être des créateurs d’emplois. Nous devons nous-mêmes créer des entreprises qui seront peut-être des solutions au chômage. Si nous nous limitons à accueillir uniquement de grandes industries étrangères pour nous employer, la dépendance va perdurer», alerte-t-il. L’autre levier sur lequel il faudra s’appuyer est la valorisation du secteur informel. «C’est un secteur très important, car ce sont aussi des personnes qui ont exploré le monde de l’entreprise par elles-mêmes. La grande majorité des hommes d’affaires sont passés par là. Il faut les encourager, les accompagner, tisser un lien de confiance et créer un cadre propice aux partenariats », conclut Sourakhata Tirera.