À l’issue d’une visite dans plusieurs entreprises agroalimentaires, le ministre de l’Industrie et du Commerce, Serigne Guèye Diop, a dévoilé les ambitions du gouvernement pour transformer le Sénégal en un pays industrialisé et autosuffisant. Entre production locale, Zones économiques spéciales (Zes) et soutien aux industriels, le pays vise une révolution industrielle d’ici à 2050.
« L’industrie sénégalaise est sur une bonne lancée. Nous assurons la disponibilité de tous les produits alimentaires, surtout durant cette période de Ramadan. » C’est par ces mots que Serigne Guèye Diop, ministre de l’Industrie et du Commerce, a résumé, hier, l’état d’esprit du gouvernement après une visite dans plusieurs entreprises agroalimentaires à Dakar. Une tournée qui, entre autres, a permis de constater les avancées du secteur et de réaffirmer les ambitions du Sénégal en matière de souveraineté alimentaire et industrielle. « Nous cheminons vers la souveraineté », a dit le ministre, saluant les ambitions des industriels locaux, notamment leur volonté de doubler leurs capacités et d’exporter en Afrique. « Ces entreprises montrent la voie avec la fabrication des emballages que nous importons », a-t-il souligné.
Selon lui, le gouvernement vise à augmenter la part de l’industrie dans le Pib, actuellement de 24 %, à 35 % dans les 10 prochaines années. « Nous allons créer de nouvelles zones industrielles, comme celle de Touba, et soutenir les entreprises avec des mesures fiscales, particulièrement la réduction de la Taxe sur la valeur ajoutée (Tva) sur les intrants essentiels », a expliqué Serigne Guèye Diop. En cette période de Ramadan et de Carême, marquée par une forte consommation, le ministre a tenu à rassurer les Sénégalais sur la disponibilité des produits de première nécessité. « Nous avons observé la production et le raffinage de l’huile de palme. Avec une capacité de près de 20 000 tonnes par jour, je peux affirmer qu’il n’y aura aucune tension sur l’huile de palme pendant le Ramadan », a-t-il rassuré. De même, a-t-il renchéri, la production de farine et de pain, deux aliments de base pendant cette période, a été examinée. « Nous avons été rassurés par les stocks de farine et de blé. Le pain, très consommé pendant le Ramadan, sera disponible en quantité suffisante », a-t-il promis, alors que certains boulangers agitent la menace d’une grève.
Serigne Guèye Diop a mis le curseur sur les défis liés à l’autosuffisance alimentaire. À l’en croire, le pays dépense des sommes considérables dans l’importation des produits alimentaires. Pour pallier cela, il a dévoilé plusieurs projets structurants en cours, singulièrement la création de zones industrielles à Touba (420 hectares) et à Matam, ainsi que le développement de huit nouveaux pôles industriels. Ces projets, a-t-il renseigné, figurent parmi les priorités. « L’industrie sera au cœur de la politique du plan Sénégal 2050. C’est un secteur qui génère des millions d’emplois et qui doit être soutenu », a expliqué le ministre. L’autorité a également mis en avant l’importance de collaborer avec le secteur privé national qui, selon lui, va jouer un rôle important dans l’élaboration de futures concertations entre les acteurs. « J’ai rencontré des patriotes, des souverainistes, des gens qui veulent investir, pour que le Sénégal soit souverain dans toute la chaîne de valeur. Nous allons les accompagner pour augmenter la production industrielle », a-t-il soutenu.
En outre, M. Diop a dévoilé une série de mesures qui s’inscrivent dans une dynamique d’appuyer les entreprises agroalimentaires. Parmi elles, figurent la réduction du coût de l’énergie, l’allègement des taxes et la détaxation des intrants essentiels, comme les améliorants pour le pain. « Nous travaillons avec le ministre des Finances pour trouver des solutions adaptées », a-t-il ajouté, précisant que ces mesures visent à renforcer la compétitivité des entreprises locales et à stimuler la production nationale. Le ministre a, dans la foulée, lancé un message de confiance aux Sénégalais, car le gouvernement, a-t-il indiqué, est en relation avec tous les industriels pour garantir la disponibilité des produits alimentaires, non seulement pendant le Ramadan, mais toute l’année. « Nous allons continuer à encourager la production locale pour assurer notre souveraineté alimentaire », a expliqué Serigne Guèye Diop.
Pathé NIANG