C’est l’une des décisions fortes de la première réunion ordinaire du comité de politique monétaire de la Banque centrale des états de l’Afrique de l’Ouest (Bceao) au titre de l’année 2025 ; le taux directeur reste maintenu à 3,5%. Que représente ce taux concrètement ? Le taux directeur est le taux d’intérêt qu’une banque centrale, telle que la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (Bceao) applique aux banques commerciales pour les prêts.
Le taux directeur est aussi appelé taux d’intérêt bancaire ou taux d’intérêt de base. En d’autres termes, les banques commerciales, pour financer leurs clients, notamment les ménages et les entreprises, sollicitent la Banque centrale pour se faire prêter de l’argent qu’elles prêtent, à leur tour, à leurs clients. C’est ce taux appliqué aux banques commerciales qui est appelé taux directeur. Il peut aussi représenter le taux d’intérêt de base pratiqué par une banque centrale pour intervenir sur le marché monétaire. Cependant, et c’est une note de la Bceao qui l’explique, il peut y avoir plusieurs taux directeurs, en fonction de la durée des emprunts de monnaie centrale effectués par les banques et de la qualité des titres qu’elles remettent en garantie.
Le taux directeur mesure le coût minimal d’accès pour les banques. Ces dernières répercutent ce taux, majoré d’une certaine marge, dans leurs propres crédits à court terme. En revanche, le taux des prêts long terme, qui sont habituellement financés par épargne, dépend moins du taux directeur que de la rémunération de l’épargne. Si de plus en plus la question des taux directeurs intéresse le grand public, c’est parce qu’une baisse, augmentation ou maintien à un niveau inchangé impacte directement les taux appliqués par les banques. Si la banque centrale veut ralentir une inflation trop forte, elle augmente son taux directeur ; les taux d’intérêt des banques commerciales augmentent ; le coût du crédit devient plus cher pour les ménages et les entreprises qui empruntent moins, donc consomment et investissent moins ; l’activité ralentit, tout comme le rythme de hausse des prix.
Par contre, si la banque centrale estime que l’inflation est trop basse, elle diminue son taux directeur ; les taux d’intérêt des banques commerciales baissent ; le coût du crédit devient moins cher pour les ménages et les entreprises qui peuvent emprunter plus, donc consommer et investir davantage ; l’activité s’accélère, tout comme le rythme de l’inflation. oumar.fedior@lesoleil.sn