Lors de la présentation du rapport annuel 2024 devant le Comité Interparlementaire de l’UEMOA à Bamako, le Président de la Commission, Abdoulaye Diop, a mis en avant les performances économiques de l’Union. Malgré un contexte mondial marqué par des tensions géopolitiques et des défis sécuritaires, l’UEMOA affiche un taux de croissance de 6,2 % et une amélioration de sa balance des paiements. Toutefois, des préoccupations demeurent quant au financement des réformes communautaires et aux enjeux de sécurité.
Devant les membres du Comité Interparlementaire de l’UEMOA réunis à Bamako, le Président de la Commission, Abdoulaye Diop, a présenté le bilan de l’année écoulée. Le rapport met en évidence une croissance économique soutenue au sein de l’Union, avec un taux de 6,2 % en 2024 contre 5,3 % en 2023. Cette progression s’explique par la bonne tenue des secteurs économiques et des infrastructures mises en place dans l’espace communautaire.
L’inflation, quant à elle, a légèrement augmenté, atteignant 3,8 %, tandis que le déficit budgétaire global de l’Union s’est réduit à 5,3 % du PIB, contre 5,9 % en 2023. Ces performances témoignent d’une dynamique économique positive, malgré des tensions régionales et des défis sécuritaires persistants.
Le rapport souligne également les efforts entrepris pour renforcer l’intégration économique et commerciale. L’adoption de nouvelles réformes douanières et fiscales a permis de fluidifier les échanges au sein de l’UEMOA, tandis que la mise en œuvre de la Zone de Libre-Échange Continentale Africaine (ZLECAf) progresse. Par ailleurs, la Commission a mis l’accent sur la promotion des produits locaux à travers l’initiative « Mois d’octobre, Mois du consommer local ». Dans le domaine des infrastructures, l’UEMOA a poursuivi la construction de corridors routiers et ferroviaires stratégiques pour dynamiser le commerce intra-régional. Le projet de boucle ferroviaire reliant Abidjan, Ouagadougou, Niamey, Cotonou et Lomé a notamment été relancé.
Des défis persistants à relever
Malgré ces avancées, plusieurs préoccupations demeurent. Le financement des activités de l’UEMOA repose en grande partie sur le Prélèvement Communautaire de Solidarité (PCS), dont les contributions des États membres connaissent des retards. La Commission exhorte donc les gouvernements à respecter leurs engagements afin d’assurer le bon fonctionnement des organes de l’Union.
En outre, la situation sécuritaire dans la région continue de peser sur les perspectives économiques. Les attaques terroristes récurrentes et les crises politiques freinent la mise en œuvre des réformes et accentuent les besoins humanitaires. À cet effet, la Commission a lancé plusieurs initiatives pour renforcer la coopération sécuritaire et la lutte contre la prolifération des armes légères.

Une vision à long terme pour l’UEMOA
Pour l’avenir, la Commission a présenté son Plan Stratégique 2025-2030, baptisé « IMPACT 2030 », qui vise à renforcer l’intégration économique et à accélérer la transformation structurelle des économies de l’Union. Ce plan s’inscrit dans la Vision 2040 de l’UEMOA, qui ambitionne de faire de l’espace communautaire un pôle économique et monétaire prospère, résilient et compétitif à l’échelle africaine et mondiale.
Dans cette perspective, l’UEMOA mise sur la diversification économique, le développement des énergies renouvelables et l’amélioration du climat des affaires pour stimuler l’investissement et la création d’emplois. L’année 2024 a été marquée par des avancées significatives pour l’UEMOA, malgré un environnement mondial et régional complexe.
La résilience de l’Union, portée par une croissance soutenue et des réformes structurantes, lui permet d’envisager 2025 avec optimisme. Toutefois, la mobilisation des ressources financières et la stabilité régionale restent des défis majeurs à surmonter pour garantir une intégration plus approfondie et un développement durable au sein de l’espace UEMOA.
Cheikh Tidiane NDIAYE