Elle est une figure inspirante de l’entrepreneuriat sénégalais. Forte de huit années d’expérience dans la transformation de fruits et légumes locaux (bissap, tamarin, etc.), Adjara Wade Kane, diplômée en management, a fait du « 100 % made in Senegal » son combat. Saluant la formalisation des Pme dans l’écosystème startup comme un tournant décisif, son ambition est claire : devenir une icône pour inspirer les générations futures.
Adjara Wade Kane incarne la figure de la femme entrepreneure rompue à la tâche. Avec un visage calme et serein, elle est celle qui maîtrise l’art de la transformation, changeant un simple fruit en produit à forte valeur ajoutée. Son activité est la transformation de produits locaux, une véritable profession de foi.
« J’aime promouvoir la richesse de nos produits locaux. Si j’ai décidé de travailler dans ce domaine, c’est pour mettre en avant nos produits, inciter les gens à comprendre que nous n’avons pas besoin de chercher ailleurs pour nos consommations. Nous avons tout dans notre pays », explique-t-elle. Pour la transformatrice, il suffit d’être ambitieux et de croire en son talent. Présente pour faire découvrir ses produits, avec des séances de dégustation, Adjara est convaincue que le « 100 % made in Senegal » peut bien être une réalité. Depuis huit ans, la transformation de produits est le quotidien de cette dame. Dans son stand, des bouteilles aux couleurs vives (jus de bissap, tamarin, gingembre, pain de singe, entre autres) attirent la clientèle. Née à Guédiawaye, Adjara Wade Kane a obtenu son baccalauréat en 2008, suivi d’un Master en Management quelques années plus tard. Son expertise est le fruit d’un choix délibéré et de trois années de formation spécialisée dans la transformation des fruits et légumes.
Elle défend la richesse de ses produits avec conviction. « Nos produits locaux sont très riches en vitamines et autres substances. Les produits que nous transformons contribuent à la croissance de nos enfants et nous donnent plus de tonus pour notre santé. Nous ne devons pas laisser ce potentiel dans des mains étrangères.
C’est à nous d’être les premiers à comprendre ce dont nous disposons pour le transformer au profit des Sénégalais », confie-t-elle. La jeune femme salue l’initiative des autorités de promouvoir et de formaliser les petites et moyennes entreprises au sein de l’écosystème startup. Pour elle, cette journée marque un tournant décisif pour l’émergence de champions nationaux et doit impulser une nouvelle méthode de travail menant à la modernisation.
Adjara insiste particulièrement sur le rôle essentiel de son secteur : « Nous avons un grand impact sur le développement parce que nous créons des emplois ». Elle souligne également l’importance d’inculquer aux enfants la consommation de produits locaux, assurant que les ingrédients de ces produits contribuent à leur croissance saine.
Par ailleurs, c’est une manière de leur faire comprendre que le patriotisme passe aussi par la consommation de ce qui est produit dans le pays. Après huit années dans le secteur, Adjara Wade Kane fait état d’une pleine réussite. « C’est un business rentable », se réjouit-elle, insistant sur le professionnalisme de son équipe et son engagement envers l’hygiène et la qualité. Son objectif est d’ordre inspirant : « Mon ambition est de devenir une icône dans ce métier afin d’inspirer les générations futures ». Elle révèle que son activité a trouvé son origine dans un choix personnel, lors de la naissance de son premier enfant.
« J’avais décidé de ne pas lui donner les jus ou les boissons industrialisés. C’est là que j’ai eu l’idée de transformer les produits locaux. » Cette impulsion est vite devenue une passion dévorante. « Ainsi démarra une nouvelle page dans ma vie. Depuis lors, de jour en jour, je garde l’envie de faire plus et mieux dans ce domaine », ajoute la transformatrice.
Toutefois, Adjara Wade Kane lance un appel à l’État pour qu’il vienne en aide aux entrepreneurs de son secteur. Elle affirme que leur vision est ambitieuse, mais ils manquent de moyens pour la matérialisation. Elle souligne aussi qu’avec le partenariat gagnant-gagnant, à travers leur succès, l’État peut non seulement réussir la promotion du « consommer local », mais également contribuer à résorber le manque d’emploi.
« Il nous faut l’appui de l’État pour devenir ces entrepreneurs qui vulgariseront les produits sénégalais partout dans le monde. C’est bien possible », affirme la jeune femme.
Bada MBATHIE

