Dans la commune d’Adéane, quarante-cinq jeunes participent activement aux “vacances agricoles citoyennes”, un programme national qui les forme aux techniques de production et les mobilise pour la souveraineté alimentaire. Entre champs de maïs et parcelles de maraîchage, la ferme pilote de Baghagha, dans le département de Ziguinchor, devient un laboratoire de l’avenir agricole sénégalais.
ZIGUINCHOR- Sous un soleil généreux de saison, la ferme pilote de Baghagha vibre depuis quelques jours au rythme des houes, arrosoirs et semences. Ici, quarante-cinq jeunes, dont trente-cinq bénéficiaires et dix animateurs, remuent la terre dans le cadre des “vacances agricoles citoyennes”.
L’initiative récemment lancée à Sédhiou par la ministre de la Jeunesse, des Sports et de la Culture, Khady Diène Gaye, se déploie cette année sur le thème « souveraineté alimentaire, la jeunesse s’engage ».
Objectif : former, responsabiliser et impliquer la jeunesse dans la production agricole, en lien direct avec le ministère en charge de l’Agriculture et plusieurs agences partenaires, dont l’Anpej, l’Ancar et l’Anida.
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« Nous sommes à Baghagha pour constater l’engagement de ces jeunes qui, à travers un mélange de pratique (80%) et de théorie (20%), se forment tout en produisant », explique Georges Arman Yelognissédé Deguenonvo, directeur des activités socio-éducatives et de la vie associative, venu visiter le site avec l’inspecteur régional de la Jeunesse de Ziguinchor, Ibrahima Djiba.
Sur les 2 500 mètres carrés de terrain dédiés au maraîchage, les cultures se diversifient : maïs, sorgho, arachide, sésame, patate douce, manioc, niébé, canne à sucre… De quoi illustrer la vocation de ces fermes citoyennes, au nombre de 44 sur le territoire national, qui servent à la fois de lieux de formation, de production et de mobilisation.
« Les vacances agricoles, c’est un milieu utile que l’on doit offrir à la jeunesse pour apprendre, s’accompagner et se rapprocher des objectifs de développement durable », souligne M. Deguenonvo.
À Baghagha comme ailleurs, l’espoir est clair : que ces graines de savoir-faire et d’engagement plantées aujourd’hui portent demain les fruits de l’autosuffisance alimentaire au Sénégal.
Gaustin DIATTA (Correspondant)