Ce vendredi, lors d’une rencontre organisée par la Convention des jeunes reporters du Sénégal (CJRS) dans le cadre de son initiative « Face aux reporters », Bintia Stephen-Tchicaya, coordonnatrice sous-régionale de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) pour l’Afrique de l’Ouest, a souligné le rôle pivotal de son institution dans l’accompagnement du pays vers une souveraineté alimentaire. Un partenariat entre le FAO et la CJRS a été annoncé dans la foulée pour justement amplifier les efforts de la FAO pour une souverain et autosuffisant.
La deuxième édition du concept « Face aux reporters » de la CJRS qui s’est tenue hier à Dakar, a réuni journalistes, acteurs du développement et représentants locaux pour discuter de solutions concrètes face à la malnutrition et à la dépendance aux importations. La rencontre a accueilli Bintia Stephen-Tchicaya, coordonnatrice sous-régionale de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO)autour du thème « sécurité alimentaire durable au Sénégal : rôle et mission de la FAO »
Mamadou Diagne, président de la CJRS, a ouvert les débats en insistant sur l’importance de mettre en lumière les profils actifs dans le développement rural, souvent éloignés des projecteurs médiatiques. Il a appelé à une couverture médiatique davantage axée sur les initiatives locales. Mamadou Diagne a également salué la présence de reporters issus de zones rurales, comme celles du centre du pays, pour une représentation inclusive.
Au cœur des échanges, la question de la malnutrition a été abordée avec urgence. Selon Bintia Stephen-Tchicaya, des millions de personnes au Sénégal et en Afrique de l’Ouest peinent à accéder à au moins deux repas par jour. Elle a pointé du doigt l’augmentation de la consommation de riz, passant de 25 % à 35 % de l’alimentation de base, due à la croissance démographique, aux effets du changement climatique et à la hausse des prix internationaux. « Ça veut dire que la facture de l’importation a augmenté, et le gouvernement est obligé de subventionner pour assurer la sécurité alimentaire », a-t-elle expliqué, soulignant que la production locale ne suffit plus à répondre à la demande.
Face à ces défis, la FAO plaide pour un retour à la terre et une augmentation de la productivité. Mme Stephen-Tchicaya a rappelé que la souveraineté alimentaire est au centre de la vision du gouvernement sénégalais pour 2050, visant à ce que « chaque Sénégalais puisse manger sainement et en abondance ». L’organisation soutient les communautés en améliorant les chaînes de valeur des produits locaux, en créant des richesses et en favorisant l’emploi. Elle a mis l’accent sur les petits producteurs, qui représentent 20 % de la population mais nourrissent 80 % des habitants : « Ce sont les petits producteurs qui nourrissent la population, et ils manquent souvent d’infrastructures et d’outils. Nous devons les équiper, les digitaliser pour qu’ils ne se lassent pas de produire. »
Un partenariat émergent entre la FAO et la CJRS a été annoncé comme un levier clé pour amplifier ces efforts. Mamadou Diagne a exprimé son enthousiasme : « On s’est même dit qu’on allait faire un partenariat ensemble avec la FAO parce que nous, on se rend compte avec désolation que tout ce qui est question de développement, d’entrepreneuriat dans l’agriculture ne passe pas en avant. » De son côté, Mme Stephen-Tchicaya a insisté sur la nécessité d’une collaboration main dans la main : « Le système agroalimentaire embrasse plusieurs domaines, aucune institution seule ne peut y arriver. C’est une équipe, une coordination. »
Pour sensibiliser les populations, la FAO met l’accent sur la communication en langues locales. Bintia Stephen-Tchicayaencourage l’utilisation de ses ressources gratuites en ligne, disponibles sur le site web de la FAO dans six langues, couvrant des sujets comme les politiques agricoles, les techniques de plantation ou la conservation des aliments.
Des initiatives concrètes ont été évoquées, telles que des formations pour journalistes sur la sécurité sanitaire des aliments et la pêche, afin de les outiller pour éduquer les communautés.
Cette deuxième édition de l’initiative « Face aux reporters » illustre l’engagement commun entre le FAO et la CJRS pour une sécurité alimentaire durable au Sénégal. En misant sur la production endogène et l’innovation et la vulgarisation des bonnes pratiques la FAO et le CJRS veulent établir une communication au service du développement et d’une economie durable.
Assane Fall