L’affaire qui oppose l’opérateur australien Woodside, en charge du projet Sangomar, à l’administration fiscale sénégalaise revient devant le tribunal de Dakar le 19 juin 2025.
Selon les révélations de Libération, l’opérateur du projet Sangomar se retrouve en position défavorable dans la procédure judiciaire engagée contre lui par le fisc sénégalais depuis août 2024. Woodside doit faire face à un redressement fiscal de 41,46 milliards FCFA depuis juin 2024, sur la base d’un contrôle ayant révélé plusieurs irrégularités comptables.
Huit chefs de redressement maintenus par le fisc
Tout est parti d’une lettre de notification (n°00005517/MFB/DGID/DGE/DR/BRG) datée du 12 juin 2024, faisant suite à un redressement notifié initialement le 7 novembre 2023. L’administration fiscale accuse Woodside d’avoir contourné certaines obligations fiscales, et maintient huit chefs de redressement dans ses conclusions transmises au tribunal. Le fisc rejette catégoriquement les arguments développés par la compagnie, qui tente de s’abriter derrière l’article 48 du Code pétrolier pour justifier ses pratiques comptables.
Parmi les manœuvres relevées dans le dossier révèle nos confrères, l’une retient particulièrement l’attention des autorités : Woodside aurait tenté d’intégrer des revenus financiers, notamment des intérêts créditeurs, dans les « opérations pétrolières ». Une requalification qui aurait pour conséquence d’exonérer ces montants de l’impôt sur les sociétés. Cette interprétation, jugée abusive par le fisc, a été vigoureusement contestée dans les répliques déposées devant la juridiction compétente.
C.G. DIOP