Les syndicats d’enseignants ont salué l’adoption, en Conseil des ministres, du mercredi 19 novembre, des décrets portant statut particulier du cadre des fonctionnaires de l’enseignement, notamment celui des décisionnaires du système.
L’adoption, le mercredi 19 novembre, en Conseil des ministres, du décret modifiant le décret N 2006-392 du 27 avril 2006 complétant celui N 77-987 du 14 novembre 1977 portant statut particulier du cadre des fonctionnaires de l’enseignement, notamment celui des décisionnaires du système éducatif, a été saluée, à l’unanimité, par les syndicats d’enseignants. Au G7 (Groupe le plus représentatif des syndicats d’enseignants), les leaders ont tenu à magnifier cet acte que viennent de poser les autorités étatiques.
Pour Amidou Diédhiou, secrétaire général du Syndicat des enseignants libres du Sénégal (Sels), ces textes représentent un grand acquis syndical. Joint au téléphone, le syndicaliste estime que ces décrets viennent corriger une vieille injustice dans le corps des enseignants. Yakhya Fall, patron du Cadre unitaire des syndicats des enseignants du moyen-secondaire (Cusems), partage le même avis. « C’est une étape importante dans la lutte pour le règlement définitif de la question des décisionnaires. L’adoption de ces décrets permet de libérer un stock de près de 1500 enseignants dans le cycle secondaire. Cela va régler une inéquité dans la fonction », a-t-il déclaré. Même son de cloche du côté du Syndicat autonome des enseignants du moyen-secondaire du Sénégal (Saemss).
Son secrétaire général, El hadj Malick Youm, a déclaré avoir suivi avec intérêt l’adoption de ces décrets en Conseil des ministres. Mais il a regretté que le gouvernement ait attendu que l’école soit dans une situation critique pour agir. Il a dénoncé une méthode consistant, selon lui, à « pousser toujours les syndicats dans la rue pour obtenir ce qui aurait pu être réglé bien avant ». Selon Amadou Camara, le coordonnateur du collectif des enseignants décisionnaires du Sénégal, l’adoption de ces décrets va permettre à plus de 10.000 enseignants d’intégrer directement le corps des fonctionnaires.
« Il s’agit des collègues qui ont eu leur diplôme après l’âge de 35 ans. Jusque-là ceux-ci ne pouvaient pas être des fonctionnaires du système. Cela permettra aussi de rattraper les années perdues en termes d’avancement », a affirmé M. Camara. Cependant, les responsables syndicaux estiment qu’il reste encore une autre étape importante à franchir pour pousser un véritable ouf de soulagement. Il s’agit de la signature de ces actes.
La signature, l’autre paire de manche
Ils demandent au gouvernement de procéder à la signature de ces décrets et à leur publication au journal officiel afin de régler définitivement la question des décisionnaires.
Selon El hadj Malick Youm, l’heure n’est ni au triomphalisme ni au relâchement. Son collègue du Sels, Amidou Diédhiou, est revenu sur certaines préoccupations. Il a cité notamment le reversement des enseignants dans le Fonds national de retraite (Fnr) pour bénéficier d’une retraite complémentaire et porter l’âge de la retraite à 65 ans. Selon Yakhya Fall, cette mesure va permettre d’augmenter les cotisations. Ils veulent également que tous les enseignants puissent bénéficier de la Couverture maladie universelle. Les syndicalistes fustigent également ce qu’ils considèrent comme étant des imputations budgétaires et une surimposition sur les rappels. Selon M. Youm, les préoccupations syndicales des enseignants ne se limitent pas seulement à la question des décisionnaires.
Il rappelle la nécessité de revaloriser aussi les pensions de retraite et de corriger les dysfonctionnements dans leurs carrières. Concernant la suite à donner à leur grève, le secrétaire général du Saemss se veut catégorique. « L’essentiel dépendra de la base », a-t-il indiqué. Les assemblées générales tenues récemment montrent, selon lui, une volonté affirmée de poursuivre le mouvement.
Daouda DIOUF

