Les travailleurs du Centre des œuvres universitaires de Saint-Louis sont en grève pour une durée de 72 heures, reconductible. Réunis autour d’une intersyndicale, ils dénoncent l’agression physique d’un de leurs collègues par des étudiants membres de la commission sociale de l’Université Gaston Berger (UGB).
Après un communiqué de la Cellule des cadres du Crous/UGB s’insurgeant contre cette agression, l’intersyndicale des travailleurs est montée au créneau pour dénoncer un acte qu’elle qualifie d’inacceptable. Les agents ont tenu une assemblée générale mardi. Joint par téléphone, Adama Mbaye, secrétaire général de la STESU/CNTS, section Crous, a annoncé le déclenchement d’un arrêt de travail de 72 heures, renouvelable.
Il explique que Thiamka Diaw, chef du bureau des chefs de village du Crous, a été violemment agressé, lundi 28 avril, par des étudiants de la commission sociale de l’UGB. Cette agression ferait suite à un différend relatif à l’attribution des chambres aux étudiants.
« Les chefs de village sont chargés de l’attribution des chambres, et Thiamka Diaw dirige ce bureau. Cependant, certains étudiants veulent s’arroger ce droit et procéder eux-mêmes à l’attribution des logements, ce qui est inadmissible. Les agents du Crous chargés de l’hébergement ne peuvent être écartés au profit d’un fonctionnement parallèle imposé par les étudiants. Ils peuvent bien sûr faire part de leurs doléances, mais ne doivent pas s’immiscer dans la gestion administrative », a précisé Adama Mbaye.
Selon lui, la victime avait d’abord reçu des menaces verbales avant d’être physiquement prise à partie. « Ils l’ont roué de coups. Il est actuellement blessé, avec un certificat médical de 20 jours de repos », a-t-il ajouté.
Le secrétaire général rappelle que ce type d’incident n’est pas une première sur le campus social de l’UGB. Il déplore que les agents soient régulièrement victimes de menaces et d’agressions de la part d’étudiants.
« À chaque renouvellement de la commission sociale, certains étudiants cherchent à intimider le personnel et les chefs de service pour asseoir leur autorité. Ils n’hésitent pas à pénétrer dans les bureaux pour insulter, menacer ou même agresser les travailleurs », a-t-il dénoncé.
Regroupés au sein de l’intersyndicale composée de la STESU, du SNTRAS, de la CNTUS et du SYNAPES, les travailleurs ont interpellé l’administration du Crous et décrété une grève de 72 heures, reconductible. Ils menacent de durcir le mouvement si aucune mesure concrète n’est prise d’ici vendredi.
Dans un communiqué publié le 28 avril, la Cellule des cadres du Crous/UGB a fermement condamné ces actes de violence, qualifiés « d’attentatoires aux valeurs d’intégrité, de respect et de paix qui fondent la communauté universitaire ». Elle interpelle les autorités compétentes pour assurer la protection du personnel, identifier les auteurs de l’agression sans délai, et prendre les mesures disciplinaires et judiciaires appropriées. Elle appelle également ses membres à la vigilance et à la solidarité, tout en plaidant pour un climat universitaire apaisé.
Jeanne SAGNA (Correspondante)