Les épreuves du Baccalauréat technique vont démarrer aujourd’hui, lundi 16 juin, sur l’étendue du territoire national avec un nombre de candidats en légère hausse. Ils sont 3.446 candidats, dont 57,89% de filles à répondre à l’appel contre 3.411 en 2024.
L’Office du Baccalauréat chargé de l’organisation matérielle et logistique du Baccalauréat général a rendu publiques, hier, les statistiques concernant le Baccalauréat technique qui démarre ce lundi 16 juin sur l’étendue du territoire national. En effet, cette année, ils sont 3.446 candidats contre 3.411 en 2024, à prendre part à cette épreuve. Soit une légère hausse de 35 candidats.
Dans un entretien avec « Le Soleil », le directeur de l’Office du Bac, Cheikh Ahmadou Bamba Guèye, indique que toutes les conditions sont réunies pour la bonne tenue de l’examen. « Le Bac technique s’ouvre dans un contexte particulier marqué par des ajustements institutionnels et une faible visibilité au sein du système éducatif national », a soutenu le directeur de l’Office du Bac. Selon Cheikh Ahmadou Bamba Guèye, cette filière ne représente que « 2,07% des 166.400 inscrits au Bac général cette année ». Un chiffre qui en dit long, selon lui, sur la marginalisation de cette voie pourtant essentielle pour l’économie productive.
Parmi les évolutions notables, les séries T1 et T2, historiquement liées aux filières industrielles, sont progressivement supprimées. « Ces séries sont actuellement en voie d’extinction et resteront opérationnelles jusqu’en 2026 », précise le directeur de l’Office du Bac. « Cette transition s’inscrit dans une volonté de moderniser l’offre de formation technique, en lien avec les mutations du marché du travail », a souligné M. Guèye.
« La série Stidd (Sciences et techniques industrielles du développement durable), plus récente et orientée vers les enjeux environnementaux, bénéficie d’un dispositif assoupli », a affirmé Cheikh Ahmadou Bamba Guèye. « Les candidats Stidd, quelle que soit l’option choisie, sont dispensés de la production et de la soutenance de projet jusqu’à la session de 2025. Cette mesure vise à faciliter la consolidation de cette série innovante », a-t-il expliqué. Du côté de la série Steg (secteur tertiaire), qui concentre près de 80 % des inscrits au Bac technique, les soutenances de projet ont été tenues du 19 au 24 mai. « Elles se sont déroulées dans de bonnes conditions sur l’ensemble du territoire national », se félicite le directeur. Cependant, les inégalités régionales persistent. Kaffrine, Louga, Matam et Sédhiou n’ont enregistré aucun candidat pour cette session. Une réalité que Cheikh Ahmadou Bamba Guèye reconnaît. « Il est important de noter que certaines académies restent totalement en marge de cette dynamique », a-t-il indiqué. Le directeur de l’Office du Bac note également un déséquilibre dans la répartition par filière. « Le détail par série révèle de fortes disparités. La série F6, avec seulement 29 candidats, apparaît marginale. En revanche, les séries T1 (248), T2 (217) et Stidd (225) présentent des effectifs plus consistants, mais toujours très inférieurs à la masse de la série Steg », a fait savoir M. Guèye. Cette répartition, dit-il, met en lumière une préférence structurelle pour le tertiaire, au détriment des formations industrielles pourtant cruciales pour l’économie nationale.
Il rappelle aussi que le public domine encore, mais avec des nuances. « Concernant l’origine des candidats, 58,27 % proviennent d’établissements publics, tous types de Baccalauréat technique confondus. Mais ce chiffre cache des disparités notables : la série F6 est entièrement publique (100 %), tandis que le Steg, très majoritaire en effectifs, n’en compte que 52,37 % issus du public, laissant une large place au privé.
« Ces statistiques du Bac technique 2025 montrent un enseignement en pleine évolution, mais encore traversé par de nombreuses fractures », note le directeur de l’Office du Bac. La domination du tertiaire, la faible présence des filles, les disparités régionales et le poids du privé dans certaines séries posent de véritables enjeux de politique éducative. « Si les effectifs témoignent d’un intérêt croissant, la structuration de l’offre de formation reste à rééquilibrer pour répondre aux défis d’une économie diversifiée et inclusive », estime Cheikh Ahmadou Bamba Guèye.
Daouda DIOUF