À la tête du Centre régional des œuvres universitaires de Saint-Louis (Crous) depuis mai dernier, Dr Babacar Diop est résolument engagé à pacifier durablement l’espace universitaire et à mettre les étudiants dans des conditions optimales de performance.
Un nouveau chapitre s’est ouvert pour le Crous avec l’arrivée, à sa tête, du Dr Babacar Diop. Dans sa nouvelle mission, l’ancien alumni de l’Ugb a privilégié un management direct, participatif, mais aussi une démarche qualité visant à améliorer les performances de l’institution et les attentes des étudiants. En dix mois, s’est réjoui le Dr Diop, les comptes « déjà épuisés à hauteur de 80 voire 90% » ont été maîtrisés, de même que les chantiers déjà en cours. Il n’empêche, le nouveau directeur du Crous est très attendu pour relever des défis majuscules pour assurer les missions d’hébergement, de restauration, de services médicaux, mais aussi d’animation culturelle et sportive fixées à l’institution.
Comme dans toutes les universités du pays, le logement constitue un véritable casse-tête à l’Université Garçon Berger de Saint-Louis. Sa capacité d’accueil est de 6.356 lits, avec un taux d’hébergement tournant autour de 25 %. La demande est de loin supérieure à l’offre. Pour Dr Babacar Diop, la codification est une nécessité pour garantir plus d’équité. « Les étudiants avaient l’habitude d’occuper la même chambre jusqu’en licence. Aujourd’hui, nous sommes dans la logique d’aller vers une codification annuelle. Ce qui permettra d’avoir une maîtrise, mais aussi un processus transparent qui permettra à chaque étudiant qui le mérite, de disposer d’une chambre », souligne-t-il. Cette codification, précise le Dr Babacar Diop, est dictée par la montée en puissance des effectifs. Face à la demande croissante, l’augmentation des capacités d’accueil constitue donc un enjeu crucial. Ainsi, le directeur du Crous a ainsi annoncé la construction en cours de nouveaux villages universitaires et de pavillons.
Des infrastructures intégrées dans le plan d’urgence recommandé par le président de la République Bassirou Diomaye Faye. Outre l’hébergement, la restauration a souvent été un des motifs de grève des étudiants. À l’Ugb, des améliorations ont été notées tant au niveau de la qualité que celui de l’hygiène, si l’on en croit le directeur du Crous. « Depuis presque 10 mois, nous n’avons pas enregistré de motif de grève lié à des problèmes de qualité au niveau de nos restaurants. Aujourd’hui, nous avons moins de 48 heures de journée sans ticket, alors que dans le passé, nous pouvions aller jusqu’à une cinquantaine d’heures sans ticket », se félicite le directeur du Crous, non sans rappeler les impacts de ces mouvements d’humeur. « Chaque journée sans ticket coûte au Crous 23 millions de FCfa. Or, nos ressources additionnelles proviennent des tickets que les étudiants paient pour se restaurer », note Dr Diop qui remercie les étudiants pour avoir compris que la solution n’était pas dans cette option.
Le directeur du Crous invite, en outre, le pouvoir central à éponger la dette de presque 6 milliards de FCfa due aux repreneurs. Ce qui leur permettrait d’avoir une meilleure maîtrise des restaurants. À l’ère du numérique, la digitalisation est une nécessité pour faciliter l’accès des étudiants aux différents services proposés par le Crous. Ainsi, le Dr Babacar Diop entend dématérialiser l’ensemble des services du Crous. « Le projet de digitalisation des tickets restaurants est bien avancé. La phase de déploiement de l’application est déjà terminée. Nous allons bientôt aborder la phase pilote au niveau des restaurants pour tester la fiabilité de l’application », relève-t-il. L’Ugb a la réputation d’être une université d’excellence. Et le Crous, selon son directeur, va continuer à les accompagner pour qu’ils continuent de surfer sur cette vague d’excellence. « Ce social-là accompagne l’excellence conformément à notre crédo : le social, le service de l’excellence », affirme le Dr Babacar Diop.
Par Samba Oumar FALL et Jeanne SAGNA