Au sein du Cadre unitaire syndical des enseignants du moyen secondaire (Cusems), une opération de retrait d’une somme de 30 millions de FCfa divise le secrétaire général Ndongo Sarr et le trésorier général Aliou Diouf. Le premier se justifie, mais le second parle de retrait frauduleux.
Le secrétaire général du Cadre unitaire syndical des enseignants du moyen secondaire (Cusems), Ndongo Sarr et le trésorier général, Aliou Diouf ne parlent pas le même langage, concernant le retrait de 30 millions de FCfa dans les caisses de l’organisation. Dans un communiqué de presse, M. Sarr confirme ce retrait par le refus de M. Diouf d’exécuter des dépenses qu’il lui avait ordonnées. « Dans un communiqué en date du 27/09/2025, le trésorier général dit s’être rendu à la Bhs pour une vérification et avoir constaté un retrait de 30.000.000 FCfa ordonné par moi-même. Je confirme l’information », note le leader du Cusems. Selon lui, ce retrait s’explique par le fait que le Conseil syndical avait voté un budget de 25 millions de FCfa pour le congrès. « Nous y avons ajouté 5.000.000 pour le fonctionnement du directoire jusqu’à la fin du mandat. Chaque franc dépensé sera justifié », a martelé le secrétaire général du Cusems.
Cette décision, a-t-il indiqué, procède de plusieurs raisons. Ndongo Sarr évoque le « refus d’exécuter des dépenses ordonnées par le secrétaire général dument constaté dans un Pv d’huissier ». Il a informé que le siège est resté près de deux mois sans électricité. « Le Trésorier a délibérément refusé, depuis fin juillet, de s’acquitter de son rôle. L’objectif étant très clair : bloquer le syndicat et empêcher la tenue du congrès », a fait savoir M. Sarr. Il a souligné que jusqu’au 5 septembre, le personnel n’a pu être payé, les factures n’ont pas été réglées. Même des dépenses sociales (décès), a-t-il déploré, n’ont pu être honorées. Pour assurer le fonctionnement des instances, le secrétaire général du Cusems dit avoir pris ses responsabilités en changeant le trésorier jusqu’alors délégataire, par son adjoint, conformément aux dispositions statutaires et réglementaires. Le trésorier général du Cusems, Aliou Diouf, a, le 28 septembre, publié, lui aussi, un communiqué de « clarification ». « Il convient, avant toute chose, de rappeler que le décaissement frauduleux est bel et bien avéré », a écrit M. Diouf, réfutant les arguments d’absence de connexion internet et d’électricité. Il a affirmé avoir réglé l’intégralité des factures ainsi que les salaires à la fin du mois de juillet. « Or, dès le 27 août, le secrétaire général avait déjà procédé, en complicité avec la banque, au changement de signatures. Comment peut-il alors me reprocher de ne pas avoir versé les salaires à la fin du mois d’août ? De quelles ressources aurais-je pu disposer dans ces conditions ? », s’interroge le trésorier général. Il a confié que malgré ces « justifications fallacieuses » et le « retrait abusif » de cette manne financière, les salaires, les indemnités des membres du Directoire ainsi que le loyer des sièges de Mbour, Thiès et Fatick demeurent impayés. Aliou Diouf a fait savoir que c’est précisément à partir du moment où il a appris que le secrétaire général cumulait les fonctions d’ordonnateur et de comptable (…) qu’il a suspendu tout décaissement, afin d’éviter toute confusion de rôle et de prévenir d’éventuelles dérives. Il a précisé que le secrétaire général ne l’a jamais sollicité pour l’émission d’un chèque, que ce soit en vue du congrès ou pour les dépenses de fonctionnement du mois de septembre.
Aliou KANDE