Le démarrage de l’enseignement de l’anglais dans le préscolaire et l’élémentaire est effectif depuis, hier, dans les 59 Ief (Inspections d’enseignement et de formation) que compte le pays. Un exercice toutefois marqué par un boycott d’un groupe d’enseignants.
Comme prévu par le ministère de l’Éducation nationale, l’enseignement de l’anglais à l’élémentaire et au préscolaire, a été officiel, hier, dans les établissements publics. Au téléphone, Aissata Sall Cissé, la responsable du projet au ministère de l’Éducation nationale précise que celui-ci n’est qu’en phase d’expérimentation sur l’étendue du territoire nationale et que « l’essentiel pour le ministère était de démarrer quel que soit l’échantillon ».
« Les enseignements-apprentissages en anglais ont bien démarré hier, comme prévu, dans le cycle élémentaire et dans le préscolaire. Le ministère attend des informations venant des Ief pour voir réellement combien de classes et le nombre d’enseignants qui ont été concernés en ce premier jour de mise en œuvre du projet », affirme Mme Cissé.
Elle précise que pour la mise en œuvre, le ministère avait pris les devants en initiant des sessions de formation pour les maîtres d’anglais. Aussi, concernant les ressources pédagogiques, des clés Usb et des guides ont été remis aux concernés.
Toutefois, l’exercice a été marqué durant cette première journée, par un boycott de la part de certains maîtres d’anglais. Ceux-ci exigent une indemnité par rapport à ce qu’ils qualifient de surcharge de travail dans ce projet éducatif dont l’objectif est de renforcer les compétences linguistiques des apprenants dès le bas âge. Un exercice dans la division Réunis en collectif, les maîtres d’anglais au nombre de 659 retenus pour cette phase d’expérimentation, souhaitent aussi que dès l’année prochaine qu’ils bénéficient d’une spécialisation dans cette discipline car étant en majorité des maîtres de français. Visissiou Coréa qui a parlé en leur nom note que « la surcharge de travail en classe avec cet exercice va impact sur leur calendrier ».
« Depuis le lancement du projet, il n’y a rien d’officiel qui a été fait par le ministère. Il n’y a aucune spécialisation ni indemnisation pour la surcharge horaire. Une rencontre a été tenue sur la question récemment sans suite.
Le projet a démarré sur la base des promesses. Nous volons être indemnisé cette année et se spécialiser dès l’année prochaine en tant que maîtres d’anglais et se départir sur l’enseignement du français », a affirmé M. Coréa au téléphone.
Évoquant les exigences des maîtres d’anglais, Aissata Sall Cissé précise que la tutelle a fait l’essentiel et qu’il demande de démarrer et de continuer la réflexion. « J’ai été surprise de voir cette réaction car lors des sessions de formations, les enseignants ont posé toutes les questions auxquelles nous avons apporté des réponses. On leur a demandé de démarrer et de continuer la réflexion car, on ne peut pas faire des promesses par un coup de tête. Il y a d’autres enseignants qui sont dans d’autres programmes comme l’enseignement des langues nationales dans le système et qui ne demandent pas d’indemnisation », a-t-elle soutenu.
« Ils ont exigé aussi des ordinateurs parce qu’effectivement beaucoup de ressources qui sont à leur disposition sont pédagogiques mais il faut dire que le ministre est en train de tout faire pour qu’ils aient ces machines », note Mme Cissé.
Seydou Prosper SADIO
…bonne entame à Matam
MATAM – L’adjoint au gouverneur chargé du développement de la région de Matam, Tafsir Baba Anne, a procédé, hier, au lancement officiel de l’introduction de la langue de Shakespeare dans les cycles préscolaire et primaire à Ndouloumadji Dembe (commune de Nabadji Civol). « C’est une innovation majeure pour le système éducatif sénégalais », a apprécié l’autorité administrative. Selon M. Anne, le fait d’apprendre l’anglais dès le préscolaire et l’élémentaire est une très bonne chose pour les enfants d’autant plus qu’ils ont une mémoire fraîche et une capacité de mémorisation énorme. Ainsi, invite-t-il à accompagner cette nouvelle mesure pour atteindre les résultats escomptés. Pour l’Inspecteur d’académie (Ia) de Matam, Mamoudou Oumar Guèye, c’est une grande innovation dans le système éducatif. Un dispositif a été mis en place. De ce fait, au niveau de la circonscription de Matam, dit-il, il a été choisi 11 classes dans chaque Inspection pour l’éducation et la formation (Ief). Il s’agit 10 classes de l’élémentaire et une du préscolaire. Pour les cours, 33 enseignants ont été choisis dans l’Ia de Matam dont 30 à l’élémentaire et 3 au préscolaire.
Falel PAM (Correspondant)